Précisions sur l’OK-N à travers l’expérience italienne

Pour compléter le sujet abordé la semaine dernière, des informations plus précises nous sont parvenues d’Italie. Pour commencer, il s’avère que nous n’avions pas bien compris le coût total des inscriptions au Championnat d’Italie OK-N / OKN-J ACI Karting. En Italie, les pilotes doivent acquitter un double droit d’inscription, d’une part auprès de l’organisateur du championnat, ACI Sport, et d’autre part auprès de l’organisateur de l’épreuve lui-même. Le total s’élève à 500 € +TVA par course simple ou bien 430 € +TVA pour chacune des 5 épreuves du championnat. Les frais d’engagements demandés par WSK Promotion sont donc du même niveau que ceux des courses ACI Sport. Ainsi, ce n’est pas du côté de ce poste budgétaire qu’il faut rechercher une explication à la participation plus réduite en OK-N lors de la WSK Opens Series de Sarno.

Des raisons circonstancielles pourraient justifier le plateau limité de Sarno, comme sa proximité avec une compétition ACI Sport ou une période d’examens pour les élèves italiens en cette fin d’année scolaire. Les deux premières épreuves du championnat italien ont totalisé 37 pilotes différents en OK-N et 43 pilotes différents en OKN-Junior, ce qui représente des valeurs intéressantes. La majorité d’entre eux ne sont pas des pilotes de haut niveau reconvertis dans ces nouvelles catégories et tous ne sollicitent pas le soutien d’une équipe professionnelle. L’objectif de la Fédération italienne a donc été atteint avec l’intégration de l’OK-N et de l’OKN-Junior.

Comme d’autres fédérations, l’Italie a souffert depuis quelques années d’une baisse des engagements au niveau national dans les catégories Senior et Junior. Ce problème est survenu lors de l’apparition des catégories KF à partir de 2007 en remplacement des populaires catégories ICA / Formule A. Sensées corriger le tir, OK et OK-Junior sont arrivées trop tard, en 2016. Chaque fédération avait dû trouver une solution pour continuer à faire vivre ses championnats nationaux en se tournant vers les coupes de marque. Rotax Max Challenge, IAME Series X30, Rok Cup et dans une moindre mesure Easy Kart ont ainsi prospéré dans un cadre fédéral, chacune de manière différente selon les pays. Durant cette période, des voix de plus en plus nombreuses se sont élevées contre la promotion d’une coupe monomarque par des fédérations avec les risques de collusion qui pouvaient en découler. Chaque fédération souhaite logiquement pouvoir garder le contrôle sur le règlement technique et éviter les dérives purement commerciales au niveau des nouvelles pièces et consommables comme les pneumatiques. La question de sortir de ce monopole privé s’est ensuite posée. Un consensus s’est renforcé autour de l’idée qu’une fédération devait s’appuyer sur des catégories fédérales comme c’était le cas dans un passé récent.

La présentation des catégories OK-N et OKN-Junior par la FIA Karting en 2022 a ouvert une nouvelle voie avec un matériel performant mais accessible faisant intervenir plusieurs constructeurs. La Fédération italienne tenait la solution à ses questionnements. D’autres fédérations se penchent sérieusement sur le sujet et réfléchissent avant de se lancer. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de s’opposer aux coupes de marques, mais de les remettre à leur place, au sein de séries privées et indépendantes trouvant leur propre public. La situation actuelle du karting permet la cohabitation de ces différentes approches de la compétition, le cadre fédéral devant pouvoir proposer la plus grande équité technique pour décerner les titres officiels les plus valorisants. La participation de plusieurs constructeurs à un même championnat en est un point important pour la bonne santé du milieu et de nombreuses équipes l’ont accueilli favorablement.

Si l’Italie semble en mesure réussir son pari grâce à l’OK-N et l’OKN-Junior, il faudra attendre le développement de ces catégories dans plusieurs autres pays avant de pouvoir crier victoire.

Info Kartcom / Photo © LRN Photo