Entretien FIA Karting avec Paul Bizalion – “Détecter les meilleurs pilotes, c’est ma passion”

En près de huit ans d’existence, le team CPB Sport a remporté tous les plus grands titres en KZ2 : Champion d’Europe, Super Coupe Internationale et Championnat Asie-Pacifique en FIA Karting, plusieurs championnats nationaux, deux fois le trophée Andrea Margutti, la série privée WSK ou encore le Trophée de l’Industrie. Paul Bizalion, son responsable, évoque la création de l’équipe française et son fonctionnement…

Comment est née l’histoire CPB Sport ?
J’ai connu la compétition karting de haut niveau par l’intermédiaire de mon fils Charly. Après des résultats encourageants dans des épreuves nationales en France dans la catégorie KZ2, nous nous sommes tournés vers l’international. J’ai rapidement ressenti l’envie et la motivation de m’investir et nous avons créé l’équipe CPB Sport fin 2013. Dès notre première année, notre pilote Douglas Lundberg est devenu vice-Champion d’Europe CIK-FIA en 2014 avec des châssis Alpha Karting. Bien sûr, cela n’a fait que décupler nos ambitions. Nous avons poursuivi en 2015 avec des pilotes comme Marco Zanchetta ou Nicolas Gonzales par exemple.

À quel moment avez-vous scellé votre partenariat avec l’usine Sodikart ?
J’ai rencontré la direction de Sodikart en vue de la saison 2016. Elle s’est montrée intéressée par notre projet sportif et nous avons élaboré ensemble un modèle économique afin de rendre l’équipe viable et performante sur le long terme. Je voulais absolument l’appui d’un constructeur. Si elle veut évoluer dans de bonnes conditions et remporter de grandes victoires, une équipe comme la nôtre ne peut pas fonctionner autrement qu’avec une telle collaboration. Je parle en matière de performances, mais aussi d’équilibre financier. Le prix du marché d’une course en KZ2 n’est pas aussi élevé qu’il peut l’être en OK ou en Junior et le soutien de Sodikart m’est aujourd’hui indispensable. Je suis dans l’obligation d’établir, pour les pilotes intéressés par notre team, des devis adaptés au marché. L’équation n’est jamais facile à résoudre, car nous mettons aujourd’hui tout en œuvre pour maximiser la performance. Nous devons effectuer des dépenses importantes à tous les niveaux : humain, matériel, technique, logistique, administratif, communication…

L’aspect humain et familial semble tenir une place prépondérante chez CPB Sport…
En effet, les initiales CPB signifient Charly, mon fils, Paul et Bizalion. Si Charly a préféré voguer vers d’autres horizons, mon autre fils Florent travaille avec moi depuis de nombreuses années et prend de plus en plus de responsabilités dans le team au fil des saisons. Actuellement, il se consacre aux acquisitions de données. Sa compagne est désormais présente à nos côtés pour s’occuper du marketing et de la partie restauration de l’équipe, en plus de faire le lien avec les pilotes et leurs parents lorsqu’ils ont des besoins spécifiques.

Ensuite, un noyau de mécaniciens s’est formé et celui-ci nous est fidèle depuis longtemps. Parmi eux, je voudrais citer Matthieu Neron, qui effectue un travail important sur notre matériel en dehors des circuits. C’est une sorte de référent pour ses collègues, en plus bien sûr de la mission de notre team manager, Kevin Petit, qui a pris la suite de Kevin Cuoco.

Outre la catégorie KZ2, le team CPB Sport est investi en KZ. Pour quelles raisons ?
Fort du travail réalisé, de la mise en place d’un staff technique de grande qualité avec des motoristes de référence, de notre investissement de tous les instants et de l’obtention d’un palmarès très étoffé, l’usine Sodikart nous a confié la gestion sportive de ses pilotes KZ depuis le début de cette saison 2021. Pour nous, c’est un honneur et une formidable reconnaissance, mais également une grande responsabilité, car cela représente un échelon encore plus élevé. Le niveau y est incroyable, on se bat contre d’autres usines très impliquées et face aux meilleurs pilotes du monde. La réglementation technique est légèrement différente et réclame davantage de recherche, de développement et de tests.

Comment s’annonce l’avenir chez CPB ?
La compétition est un éternel recommencement. Les catégories KZ et KZ2 me font vibrer, tout particulièrement à l’international, et il est sûr que nous serons présents en 2022 avec la même ambition et la même envie de gagner. Toutefois, une autre partie très intéressante de mon travail est la détection de pilotes, la recherche de partenaires pour les faire rouler dans les meilleures conditions et bien entendu la quête de la victoire. C’est une fierté d’avoir gagné des épreuves FIA Karting avec des pilotes comme Adrien Renaudin, Émilien Denner ou plus récemment Senna Van Walstijn. Concernant nos partenaires, ils sont d’ordre technique, car il est malheureusement très difficile de trouver des sponsors financiers en karting.

Info FIA Karting / Photo © KSP