FIA Karting – Entretien avec Adrien Renaudin

“Le KZ était pour moi une suite logique au KZ2”

Âgé de 21 ans et sacré Champion d’Europe FIA Karting – KZ2 en 2018, Adrien Renaudin est encore considéré comme l’un des jeunes de la catégorie KZ. À plusieurs reprises, le Français a donné du fil à retordre à ses expérimentés adversaires, devenant une pièce maîtresse du team Sodikart. Son statut de Pilote professionnel en karting le comble, conscient que bien d’autres Pilotes aimeraient prendre sa place. Aujourd’hui, il espère relever encore bien des challenges au plus haut niveau…

Les jeunes Pilotes n’hésitent plus à passer en KZ2, voire en KZ dans votre cas. Comment justifiez-vous ce choix ?

Pour ma part, ce fut davantage une question d’opportunités. J’ai suivi un cursus similaire à beaucoup d’autres Pilotes français, en courant de 2007 à 2013 dans les différentes catégories dédiées aux plus jeunes. Puis, je me suis investi dans les coupes de marque, remportant trois titres de Champion de France. Le OK et les Championnats FIA Karting m’attiraient. Je suis d’ailleurs devenu vice-Champion de France OK en 2016. Mais à cette époque, je disposais déjà d’un accord avec l’usine Sodikart, qui était présente en KZ avec son équipe et en KZ2 avec le team CPB Sport. Elle m’a incité à suivre cette voie. Pour mon avenir et mon souhait de devenir Pilote professionnel, c’était la meilleure solution.

À quel moment avez-vous trouvé le mode d’emploi du 125cc à boîte de vitesses ?

J’ai passé quelques mois difficiles à mes débuts en 2017. À partir de la mi-saison, tout s’est accéléré… Je suis passé près de la victoire à la Coupe de France, puis j’ai terminé le Championnat d’Europe FIA Karting par une victoire en Suède. En 2018, j’ai gagné en ouverture du Championnat d’Europe à Salbris, avant d’assurer le titre à Lonato. Dans la foulée, je me suis classé 5e de la Super Coupe Internationale FIA Karting après être parti en première ligne en finale. Grâce à ces résultats, Sodikart a souhaité m’intégrer dans son équipe officielle en KZ avec Bas Lammers et Anthony Abbasse. C’était une suite logique, d’autant que je restais ainsi fidèle aux couleurs Sodi.

Apprend-on plus vite avec des équipiers comme Lammers ou Abbasse ?

Ce sont deux références, incontestablement. Ils m’ont surtout poussé à donner le meilleur de moi-même pour essayer de les battre. C’était une motivation supplémentaire. Il fallait que je leur montre, à eux, mais aussi à mes autres adversaires, que je n’étais pas arrivé en KZ pour faire de la figuration, mais pour gagner ! Avec Anthony, on avait toutefois une relation particulière, puisqu’il était mon parrain sportif quand j’étais jeune. J’étais devant eux à l’arrivée du Championnat du Monde en 2019, avant qu’une pénalité de spoiler ne me prive de la 2e place. Avec un motoriste privé, Cédric Sport Motors, nous fûmes tout près de battre l’usine TM Racing ce jour-là ! J’ai été heureux de voir que Sodikart a choisi de me faire confiance à nouveau pour 2020. Le fait que je fasse partie des plus jeunes du KZ fut pour moi un atout.

N’êtes-vous pas inquiet pour l’avenir de la catégorie KZ ?

J’espère qu’elle va perdurer. C’est fantastique de voir ce peloton de Pilotes de grand talent, dont beaucoup sont de vrais professionnels à l’année. Je n’ai pas la solution miracle, mais il faudrait que les usines soient soutenues par des partenaires afin qu’elles puissent toutes aligner un team d’au moins trois Pilotes. Avec quelques teams privés supplémentaires de qualité, cela nous permettrait d’aligner un effectif qui aurait fière allure. Si je prends mon exemple, je n’aurais jamais pu courir en KZ si je n’avais pas été aidé. Beaucoup de Pilotes évoluant actuellement en KZ2 ont le niveau pour viser de bons résultats en KZ, pour peu qu’ils bénéficient d’un bon matériel.

Comment occupez-vous votre temps en dehors des Compétitions et des tests ?

J’ai récemment lancé ma structure “Adrien Renaudin coaching”. Je travaille en collaboration avec la FFSA Academy dans le Championnat de France Junior, avec un circuit proche de Paris et avec différents Pilotes qui souhaitent progresser et développer leurs réseaux dans le cadre d’un projet de management. Les jeunes Pilotes sont surprenants, ils apprennent vite, mais aucun ne ressemble à un autre. Il faut être pédagogue avec certains et plus exigeant avec d’autres. C’est un challenge qui me plaît bien, en complément de mon activité de Pilote professionnel.

FIA Karting – Interview / Photo © KSP