Compétition

Entretien avec Cash van Belle – IPK Racing Team

D’origine belge, Cash van Belle réside en Italie depuis quinze ans pour des raisons professionnelles liées à la compétition karting. Il a eu l’occasion au long de sa carrière de s’occuper de grands pilotes comme Bas Lammers, Jérémy Iglesias, Max Verstappen ou George Russell. Il est actuellement le team manager du service course officiel de […]


Entretien avec Cash van Belle – IPK Racing Team

D’origine belge, Cash van Belle réside en Italie depuis quinze ans pour des raisons professionnelles liées à la compétition karting. Il a eu l’occasion au long de sa carrière de s’occuper de grands pilotes comme Bas Lammers, Jérémy Iglesias, Max Verstappen ou George Russell. Il est actuellement le team manager du service course officiel de l’usine IPK qui fait rouler les marques Praga Kart et Formula K. Voici son regard sur la situation en Italie à la mi-mai 2020.

Cash, comment avez-vous vécu le début de la saison ?

Nous avions très bien commencé l’année lors des premières courses, les performances étaient vraiment prometteuses à Lonato comme l’a prouvé Jérémy Iglesias en montant sur le podium KZ2 de la Winter Cup. Nous avions obtenu également de très bons résultats en 60 Mini avec Gerasim Skulanov. Nous attendions la suite de la saison pour confirmer notre fort potentiel, mais les choses se sont passées différemment. Nous étions en essais à La Conca, quand l’épreuve de la WSK Super Master Series a été annulée par précaution, alors que le sud de l’Italie était encore épargné. J’ai raccompagné deux jeunes pilotes brésiliens à l’aéroport et l’usine a fermé un peu plus tard. Le virus s’est ensuite répandu rapidement en Italie, heureusement toute l’équipe a eu le temps de se mettre en sécurité, chacun chez soi. 

On assiste à une reprise d’activité en Italie. Comment cela se passe-t-il ?

Après environ deux mois de confinement sévère, les chiffres de la contamination ont beaucoup diminué. Le virus fait toujours des victimes, mais nettement moins qu’au plus fort de la crise. C’est tout de même réconfortant. L’activité économique reprend doucement. L’usine IPK a pu rouvrir et nous effectuons quelques tâches avant de relancer la production à plein régime. Depuis peu, les villes italiennes ont retrouvé un peu d’animation puisque l’accès aux terrasses des bars et des restaurants est permis. J’ai constaté que les personnes respectent les distances nécessaires entre eux et elles portent le masque quand elles doivent se regrouper. L’épidémie a été terrible dans notre pays et ce n’est pas terminé, mais je pense que tout le monde a compris qu’il fallait rester prudent et suivre les consignes sanitaires. Il n’y a pas d’autre solution.

Avez-vous pu reprendre la piste ?

Oui, nous étions impatients de pouvoir rouler à nouveau. Nous avons participé à une séance d’entraînement la semaine dernière sur la Pista Azzura de Jesolo. Nous avons été agréablement impressionnés par le sérieux de l’organisation dès le contrôle sanitaire à l’entrée du circuit : relevé de la température corporelle, port du masque et des gants. Les emplacements étaient délimités et largement espacés dans le paddock, les mécaniciens avaient des repères bien signalés dans la tribune et les pilotes roulaient par session de 15. Franchement, c’était rassurant, nous n’avons jamais eu l’impression de courir de risque.

Êtes-vous optimiste pour la reprise des compétitions ?

Là, c’est une autre histoire… Je ne vois comment on va pouvoir rassembler dans l’immédiat 100 ou 200 pilotes pour une course. Avec leurs mécaniciens et les éventuels accompagnateurs, cela fait beaucoup de monde sur place. De toute façon, pour l’instant, ce n’est pas autorisé. Il faudra une organisation stricte et la bonne volonté de tous pour respecter les règles. Actuellement, on espère que le Championnat d’Italie pourra repartir au mois d’août, auquel cas nous serons de la partie avec nos pilotes italiens. Mais rien n’est officialisé à ce jour et je me doute bien que cela ne sera pas facile…

Comment voyez-vous s’opérer le retour des courses internationales ?

Nous sommes des compétiteurs dans l’âme et nous sommes prêts à reprendre la compétition internationale. Au niveau de la motivation de l’équipe, je dirais que nous sommes plutôt à 200 % ! Cela dit, nous nous rendons bien compte qu’il va falloir rester patients. Les courses sont reportées ou annulées les unes après les autres à mesure que la date prévue approche. Pour l’instant, il n’y a aucun signe réel de reprise ou de prochaine échéance à ce niveau. Au-delà du nombre élevé de participants regroupés sur un circuit, il reste le problème des déplacements de pilotes du monde entier. Nous savons bien que certains pays imposent un isolement de deux semaines pour les étrangers rentrant sur leur sol. Beaucoup de paramètres que nous ne maîtrisons pas entrent en jeu. La priorité reste la lutte contre la maladie et c’est un problème global qu’il ne faut pas sous-estimer. Alors comme tout le monde, nous attendons, sagement, pour éviter le risque d’une seconde vague plus dévastatrice.

Interview FIA Karting / Photo © KSP


Publié le 20/05/2020

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