Karting -> Auto : prendre son temps permet finalement d’en gagner

“La valeur n’attend point le nombre des années” faisait dire Corneille au Cid au XVIIe siècle. Cet éloge de la précocité ne devrait pourtant pas faire oublier la nécessaire valeur de l’expérience. Nous sommes nombreux à regretter qu’il soit désormais possible de débuter en monoplace à peine soufflées les bougies de son 15e anniversaire.

Si la FIA a pris des mesures pour empêcher que le parcours éclair de Max Verstappen, pilote de F1 à seulement 17 ans, ne serve de modèle à une nouvelle génération, la simple observation des résultats des très jeunes pilotes automobiles devrait fournir une base de réflexion aux parents de futurs talents. 

Les 3 premiers du Championnat du Monde KF-Junior 2014 sont passés en monoplace l’année suivante. Le Britannique Enaam Ahmed a terminé 8e du championnat britannique de F4 et 18e du championnat SMP. Mick Schumacher s’est classé 10e en ADAC F4 en Allemagne avec une victoire et deux podiums, tandis que l’Argentin Maurizio Baiz achevait la saison de F4 italienne au 12e rang avec un seul podium.

Cela s’est mieux passé pour le Champion du Monde KF 2014, Lando Norris, vainqueur de la F4 anglaise dès sa première saison en monoplace, mais on ne peut pas dire que le vice-champion Nikita Mazepin ait fait des étincelles, malgré un programme de roulage bien rempli, tandis que le pilote indien Jehan Daruvala atteignait le 5e rang de la NEC en FR 2.0.

Deux pilotes ont défrayé la chronique la saison dernière en rejoignant directement le Championnat d’Europe de F3  depuis la catégorie KF. Callum Ilott a plutôt réussi son coup an terminant 12e, tandis qu’Alessio Lorandi se classait 20e. 

Si Max Verstappen a réussi à briller en monoplace dès sa première année en F3, c’est d’abord parce qu’il possède un talent hors du commun, mais aussi parce qu’il a énormément roulé en karting (et qu’il continue encore…). Il ne faut jamais oublier que le karting permet d’emmagasiner une expérience incomparable grâce à des temps de roulage très supérieurs à ceux de la monoplace. Seuls de budgets au-delà du raisonnable permettent à quelques privilégiés d’enchainer les entrainements en voiture. Mais parle-t-on toujours de talent ?

Info Kartcom / © Photo KSP