Insatiables !

La saison 2024 propose un nombre record de compétitions internationales et pourtant, on assiste déjà à une diversification de certains pilotes dans plusieurs catégories, FIA Karting ou coupes de marque. Que ce soit en Mini, Junior ou Senior, les compétiteurs n’hésitent pas à compléter leur programme principal Mini Gr.3, OK-Junior ou OK par des épreuves IAME en préparation des championnats FIA Karting. C’est ce qu’a montré la Winter Cup IAME le week-end dernier à Valencia. La remarque est également valable pour les teams.

Si ce n’est pas une complète nouveauté, c’est le renforcement actuel de cette tendance qui est remarquable en Europe. A un certain niveau, les pilotes semblent insatiables. On les dirait prêts à rouler tous les week-ends, quand les moyens financiers leur permettent. Et apparemment, ils sont assez nombreux à ne pas être limités sur ce plan.

S’agit-il d’une passion dévorante qui doit s’exprimer le plus souvent possible ? Est-ce une nécessité pour se donner le maximum de chances de disputer les titres importants de la saison et satisfaire une ambition plus large dans le cadre d’une future carrière en sport automobile ? Les teams suivent-ils ou sont-ils à l’origine de ce mouvement ? Difficile de savoir ce qui motive vraiment cette escalade.

Le paradoxe provient d’une situation mondiale complexe et pas toujours engageante. De manière globale, l’économie n’est pas particulièrement rassurante ces temps-ci. Inflation, crise énergétique et menaces environnementales, instabilité géo-politique, affrontements armés, problèmes migratoires, questionnements sur le fonctionnement de la démocratie, accroissement des disparités, les sujets sombres alimentent en flux continu l’actualité de la planète. Malgré tout, la compétition karting de haut niveau ne s’est jamais aussi bien portée.

Le phénomène s’étend à la compétition automobile avec un foisonnement des séries de Formule 4 et de Formula Regional dans le monde entier en cette période hivernale. Après un début d’année en Asie, le Moyen-Orient prend le relais aux Emirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite. Un noyau important de pilotes participe à tout ce qui est proposé avant le début des championnats européens. L’extension du calendrier de la F1 à 24 Grand Prix cette année établit un nouveau record.

La question se pose de savoir s’il est indispensable de rouler autant pour devenir un champion. On entend souvent dire que les véritables talents n’ont pas besoin de s’entraîner à outrance pour se révéler. Mais doit-on minimiser pour autant le mérite de ceux qui travaillent énormément pour atteindre les sommets ? Il n’y a sans doute pas de réponse définitive à cette interrogation.

Espérons seulement qu’il ne s’agisse pas d’une bulle économique en train d’enfler avant d’imploser et profitons de toutes ces courses qui font vivre l’industrie du karting pour assouvir notre passion de la compétition.