Compétition

Entretien avec les responsables de Vega

Manufacturier de pneumatiques de premier plan pour le karting de compétition, Vega S.r.L. a été fortement impacté par la pandémie du COVID-19. Son siège et son usine principale se situent en effet dans le nord de l’Italie à Saronno dans la province de Varèse. Vega possède également un autre site de production dans le sud […]


Entretien avec les responsables de Vega

Manufacturier de pneumatiques de premier plan pour le karting de compétition, Vega S.r.L. a été fortement impacté par la pandémie du COVID-19. Son siège et son usine principale se situent en effet dans le nord de l’Italie à Saronno dans la province de Varèse. Vega possède également un autre site de production dans le sud de la France. Paolo et Stefano Mantese ont livré alternativement en ce début du mois de mai 2020 leurs regards et leurs analyses croisés sur la situation de Vega et de la compétition karting en général.

Paolo, comment vivez-vous la situation actuelle ?

Dieu merci, les membres de notre famille vont bien, ainsi que le personnel de Vega Italie et de Vega France. Par chance, notre distributeur chinois nous avait fourni des renseignements sur la menace du Covid-19 bien avant que le grand public ici en Europe n’en ait connaissance. Cette prise de conscience précoce nous a certainement aidés à adopter des protocoles de comportement corrects, en avance sur les directives des autorités, et ainsi assurer la protection de notre personnel.

Nos ventes ont bien sûr été très faibles depuis le début du mois d’avril, mais on ne peut pas se plaindre si on se concentre sur ce qui compte le plus : que la santé soit bonne.
Vega est un groupe fort, avec une base solide. Nous devons maintenant soutenir nos employés et nos partenaires commerciaux, en nous préparant au moment où les pilotes reviendront enfin sur les pistes de course.
Au moment où je vous parle, nous organisons l’ouverture de l’usine. Nous allons redémarrer notre production après un mois d’arrêt forcé. J’entends aujourd’hui le bruit normal qui vient de l’usine et cela me rend déjà heureux.

Stefano, comment envisagez-vous la reprise de la compétition ?

Nous avons tous envie de reprendre les courses. Non seulement les circuits manquent aux pilotes, mais aussi à tous ceux qui travaillent avec passion dans le paddock. Il est donc indéniable que, d’un point de vue commercial, repartir le plus tôt possible est une nécessité pour les circuits, les constructeurs, les équipes et tous ceux qui travaillent dans le karting.
Il reste évident que la santé et la sécurité de tous seront toujours la priorité.
Nous avons une raison d’être optimiste par le fait que notre sport est pratiqué sans contact physique entre les athlètes, sans la présence de nombreux spectateurs dans les tribunes et que le nombre de personnes dans le paddock et sous les tentes peut être réglementé, pour éviter les rassemblements excessifs. Un effort d’organisation et de flexibilité de la part de chacun sera nécessaire, mais je crois que cela peut être fait. Cela concerne également différents aspects de notre vie quotidienne, en considérant que, pour autant que nous le sachions, ces limitations pourraient durer longtemps et que nous devons tous apprendre à vivre avec elles.

Nous savons tous que la situation est évolutive et différente d’un pays à l’autre. On a appris récemment que l’ASN italienne (ACI Sport) a finalisé un protocole pour relancer le sport automobile italien. C’est une très bonne nouvelle. Quelque chose est en train de bouger.
Sans aucun doute, le redémarrage viendra des courses nationales. Les courses internationales suivront, en fonction de la possibilité de passer d’un pays à l’autre. J’espère qu’elles pourront malgré tout reprendre au cours de l’été.

Paolo, quelles sont les priorités actuelles du karting international ?

A mon avis, la FIA, les promoteurs, les experts médicaux en coopération avec les équipes, les pistes et les représentants des constructeurs, doivent trouver les solutions les plus acceptables par la communauté pour garantir le respect de la distance sociale lors des événements (secrétariat, contrôle technique, distribution des pneus, distribution du carburant, etc.). La dématérialisation des documents administratifs est également essentielle. Il est nécessaire de fournir un effort maximal pour la sécurité de l’ensemble du paddock. Une organisation bien disciplinée permettra aux participants de profiter des courses, sans moments de gêne ou de tension. Ces solutions pourraient également être utiles en incitant le niveau national à adopter ces protocoles.

Stefano, quelles conséquences imaginez-vous pour le karting dans les années à venir ?

Je suis une personne optimiste et je crois que notre sport est un exutoire parfait pour sortir de la situation mentalement stressante d’aujourd’hui. Je suis sûr que les gens sont impatients de redémarrer leur moteur.
En ce qui concerne le moyen et le long terme, étant donné que les pilotes de course ont une passion très spécifique, je suis certain que notre monde se rétablira plus vite que beaucoup d’autres.
Il est évident qu’à court terme, nous serons confrontés aux répercussions négatives des pertes économiques généralisées et de la pénurie d’argent disponible qui en résulte.
Ainsi, nous devons tous nous efforcer immédiatement de promouvoir le karting, tout en considérant que la distanciation sociale est possible dans ce sport (et d’une manière générale dans les sports automobiles), notre industrie doit savoir encourager la participation, investir dans la communication, en particulier parmi les jeunes générations. Aujourd’hui plus que jamais, un circuit de compétition doit être considérée comme un terrain de jeu parfait.

Interview FIA Karting / Photo © KSP


Publié le 11/05/2020

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