Entretien exclusif avec Luca De Donno – WSK Promotion – avril 2020

Kartcom vous propose un entretien exclusif avec Luca De Donno, le patron de WSK Promotion, alors que la compétition internationale est à l’arrêt depuis la fin du mois de février pour cause de pandémie du Covid-19. Les bureaux de la WSK Promotion se trouvent dans l’extrême sud de l’Italie, non loin du circuit de La Conca.

Luca, comment vivez-vous la situation actuelle ?
Personnellement, je vais bien et mon personnel aussi. Il y a maintenant deux mois que la dernière WSK a eu lieu à Lonato et je n’arrive pas à croire que tout cela soit arrivé, on dirait un film de la série The Day After. Je passe mon temps à la maison entre l’ordinateur et les activités de plein air avec mes deux bergers allemands. Heureusement, je vis à la campagne, ce qui m’aide à rester actif et à travailler à la reprise des activités. La situation dans le sud de l’Italie est relativement calme car il y a peu de cas de Covid mais nous devons toujours rester vigilants et respecter les procédures de prévention.

Comment envisagez-vous aujourd’hui la reprise de la compétition ?
La reprise des événements sportifs est indéniablement compliquée car tout est encore incertain et le sport collectif sera sûrement l’une des dernières activités à reprendre. Nous sommes conscients que la situation sanitaire est très critique et pourtant, en même temps, il y a une situation économique grave avec des usines fermées sans chiffre d’affaires, des investissements et des coûts à supporter. Bien sûr, la situation d’un promoteur privé est très différente de celle des fédérations qui peuvent compter sur une situation financière beaucoup plus solide. En tant que WSK, nous nous sentons obligés, avec les équipes, les pilotes, les circuits, les officiels de course et les personnes qui s’impliquent dans nos événements, de trouver des solutions pour pouvoir redémarrer le plus vite possible en assurant des mesures de protection sanitaire pour la sécurité de toutes les personnes qui participent aux événements. Du point de vue de l’organisation sportive, notre solution consisterait en la possibilité de récupérer les courses reportées avec des épreuves doubles dans le même week-end.

Mais pour redémarrer, il est fondamental de comprendre comment gérer les déplacements, étant donné qu’il faut une période de quarantaine pour entrer ou revenir dans certains pays, ce qui est pratiquement impossible dans notre sport à chaque fois que l’on se déplace. Par conséquent, tous les calendriers qui sont mis à jour chaque semaine doivent traiter de cette question et tenir compte de l’impossibilité pour les équipes et les pilotes de se déplacer rapidement à travers les pays.

À la WSK, comme toutes nos épreuves se déroulent en Italie, les équipes et les pilotes pourraient passer 15 jours en quarantaine en Italie et y rester le plus longtemps possible pour une période d’activité continue. Nous sommes tous conscients que 2020 sera une année de reprise pour maintenir l’activité en vie et c’est la raison pour laquelle nous devons trouver des solutions pour passer ce mauvais moment.

Quelles conséquences imaginez-vous que tout cela aura pour le karting dans les années à venir ?
Par rapport au karting national, le karting international reprendra en premier car la plupart des pilotes ont les moyens financiers de surmonter l’urgence. Le karting national, au contraire, aura besoin de plus de temps pour revenir à la normale car il doit regagner la confiance des gens pour pratiquer un sport avec les coûts qui y sont liés dans une période où il y a d’autres priorités.

De toute façon, il y aura des conséquences négatives pour tout le sport automobile en général, du karting à la F1, mais notre priorité est maintenant de retrouver la sérénité d’une vie normale sans le virus.

Info Kartcom / Photo © KSP