Compétition

Interview FIA Karting – Edgardo Rossi à Lonato

  Edgardo Rossi: “À l’arrivée, je ne savais pas que j’étais Champion du Monde !”   Le Kart Grand Prix d’Italie à Lonato, terre d’accueil du final du Championnat d’Europe FIA Karting – KZ / KZ2, ainsi que de la deuxième des trois Compétitions du Trophée Académie FIA Karting, a eu l’immense honneur de recevoir […]


Interview FIA Karting – Edgardo Rossi à Lonato

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Edgardo Rossi: “À l’arrivée, je ne savais pas que j’étais Champion du Monde !”

 

Le Kart Grand Prix d’Italie à Lonato, terre d’accueil du final du Championnat d’Europe FIA Karting – KZ / KZ2, ainsi que de la deuxième des trois Compétitions du Trophée Académie FIA Karting, a eu l’immense honneur de recevoir la visite d’Edgardo Rossi. Durant plusieurs années, le pilote suisse a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du Karting. Il a atteint les sommets en devenant Champion du Monde en 1967 à une époque où le titre se jouait sur trois meetings. À Lonato, Edgardo Rossi a été impressionné par le standing du paddock, la dextérité des plus jeunes pilotes et s’est amusé à conter quelques anecdotes savoureuses d’un temps aujourd’hui révolu…

 

Pourquoi avez-vous tenu à venir à Lonato?
Le Karting a toujours coulé dans mon sang. Pour moi, cela a représenté une certaine partie de ma vie, mais une partie très importante. Ressentir l’atmosphère, le bruit, les odeurs, c’est toujours un plaisir. L’histoire du Karting se perpétue saison après saison et ça me fait plaisir de continuer à y participer par cette présence à Lonato. J’habite dans la partie sud de la Suisse, là où on parle italien. Le circuit n’est pas très éloigné de mon domicile.

 

Rappelez-nous les grandes lignes de votre carrière?
J’ai commencé le karting à 22 ans, bien plus tard que les jeunes d’aujourd’hui qui débutent beaucoup plus tôt. Mon ascension au plus haut niveau a été assez rapide, je suis devenu Champion du Monde en 1967 et j’ai raccroché le casque à l’âge de 28 ans. Ensuite, j’ai organisé des Compétitions, avant de suivre mon fils durant quelques années. Il a gagné le Championnat de Suisse en 1981.

 

Avez-vous essayé la monoplace?
Non. À mon époque, on ne faisait pas forcément du Karting pour passer ensuite à l’automobile. En plus, je n’en avais pas les moyens !

 

Que pensez-vous des rassemblements historiques qui se sont multipliés ces dernières années?
C’est une très bonne idée. Cela permet d’avoir une idée plus précise du matériel qui a existé durant les premières décennies du Karting. Je crois savoir que certains pilotes qui ont roulé dans les années 60 ou 70 participent encore à ces événements, c’est formidable ! J’étais moi-même présent sur un tel rassemblement à Lonato il y a quelques années, j’en garde un excellent souvenir.

 

Quels ont été vos plus sérieux adversaires?
Le plus coriace était assurément le Belge François Goldstein. Je comprends pourquoi il compte cinq titres de Champion du Monde à son palmarès. À la fin des années 60, il fallait aussi compter sur Guido Sala, sacré en 1964 et 1965, ou Giulio Pernigotti. Suzanna Raganelli était également très rapide. Je courais en 1966 à Copenhague, au Danemark, lorsqu’elle a coiffé la couronne.

 

Racontez-nous votre Championnat du Monde en 1967…
Les deux premières Compétitions à Vevey en Suisse et à Düsseldorf en Allemagne s’étaient très bien déroulées. Mais nous étions encore cinq pilotes à viser le titre en arrivant sur le port de Monaco. C’est d’abord mon mécanicien qui a déréglé mon carburateur, car son frère courait dans l’équipe d’Italie ! J’ai dû passer par le repêchage. Rapidement, dans le peloton, je me suis aperçu que beaucoup de pilotes voulaient me sortir afin de faire gagner un pilote italien. J’ai eu l’idée de changer de combinaison pour passer inaperçu. J’ai retiré celle de l’équipe de Suisse qui était blanche, pour porter une tenue toute bleue venant de mon club ! J’ai finalement pu remonter dans le top-10 et remporter le titre. Mais cela fut très serré, je n’avais que quelques points d’avance sur Goldstein, Pernigotti et Raganelli. En coupant la ligne d’arrivée, je ne savais pas si j’étais ou non Champion du Monde !

 

De quel matériel disposiez-vous?
D’un châssis Birel avec un moteur Parilla. Ce type de kart 100cc était déjà performant. Je me souviens que j’utilisais des excellents pneus qui venaient des États-Unis, bien plus tendres et efficaces que les gommes de l’époque.

 

Aujourd’hui, connaissez-vous encore du monde dans le paddock, et qu’est-ce qui vous a le plus impressionné?
À Lonato, je n’ai pas croisé de visages connus, à de très rares exceptions près. Chez Birel par exemple, je connaissais Oscar Sala. Désormais, c’est son fils Ronni Sala qui gère cette marque avec laquelle j’ai roulé. Concernant le paddock, j’ai surtout été impressionné par toutes ces grandes structures utilisées par les teams. Quant aux karts, ils ont beaucoup changé sur le plan visuel avec leurs carrosseries tout autour du châssis. J’avoue que j’ai beaucoup aimé les courses du Trophée Académie FIA Karting. Voir la rapidité et la combativité de ces jeunes de 12 à 15 ans est vraiment réjouissant.

 

 

Info FIA Karting / © Photo KSP 


Publié le 27/07/2018

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