Compétition

Entretien avec Paul Bizalion – CPB Sport

Team privé français créé par Paul Bizalion, CPB Sport a trouvé sa place sur la scène internationale KZ2 en alignant performances et résultats. Championne d’Europe FIA Karting – KZ2 en 2018 avec Adrien Renaudin, l’équipe a remporté en 2019 la Super Coupe Internationale FIA Karting – KZ2 avec Émilien Denner. Désormais soutenu par Sodikart, CPB […]


Entretien avec Paul Bizalion – CPB Sport

PAUL BIZALIONTeam privé français créé par Paul Bizalion, CPB Sport a trouvé sa place sur la scène internationale KZ2 en alignant performances et résultats. Championne d’Europe FIA Karting – KZ2 en 2018 avec Adrien Renaudin, l’équipe a remporté en 2019 la Super Coupe Internationale FIA Karting – KZ2 avec Émilien Denner. Désormais soutenu par Sodikart, CPB Sport rivalise avec les équipes d’usine au plus niveau. Paul Bizalion fait le point en ce début du mois de juin 2020 sur la prochaine reprise de la Compétition après plusieurs mois d’inactivité causés par la pandémie de la COVID-19.

Paul, comment avez-vous rempli ce vide sportif ?

C’était une expérience un petit peu étrange. Cette période va rester dans les livres d’histoire. Je suis resté confiné chez moi. J’ai cependant continué à travailler très activement sur la reprise sportive, mais aussi économique. CPB Sport est en effet à l’arrêt depuis le 26 février, puisqu’il n’y avait pas plus de courses que d’entraînements possibles.

Il m’a fallu trouver des solutions face à un déséquilibre budgétaire imprévisible. Les rentrées financières ont cessé du jour au lendemain tandis que les coûts fixes liés à l’entreprise continuaient à courir. De plus, nous avions investi en début d’année pour la première partie de la saison qui est normalement très chargée. Il s’agit principalement de commandes de matériel et de consommables. Nous avons donc dû honorer nos factures sans pouvoir les amortir grâce au fonctionnement normal de l’équipe.

Par chance pour nous, la France est sans doute l’un des pays dans lesquels l’État a le plus soutenu l’activité économique, il faut mettre ce point à l’actif du gouvernement. J’ai pu aussi compter sur la solidarité de notre partenaire principal, Sodikart, qui ne nous a pas laissé tomber dans une période délicate pour tout le monde. J’ai fait tout mon possible pour ne pas exporter les difficultés de CPB Sport chez ses partenaires et fournisseurs qui avaient déjà leurs propres soucis.

Ce furent également des temps difficiles pour les mécaniciens d’une équipe privée comme la nôtre qui sont tous des indépendants. Encore une fois, les pouvoirs publics français ont mis en place un système d’aide qui leur a permis de survivre durant la période d’inactivité.

Êtes-vous prêt à reprendre la compétition ?

Notre état d’esprit n’a pas changé, au contraire. Nous sommes plus que jamais des compétiteurs dans l’âme. À chaque course, CPB Sport vise la victoire et il est inutile de vous dire que nous sommes tous impatients d’en découdre à nouveau en piste. Une partie de l’équipe est revenue travailler la semaine dernière à l’atelier pour réviser entièrement les châssis et les équiper des dernières évolutions. Nous sommes maintenant tout à fait prêts à repartir afin d’être compétitifs dès les premiers roulages qui sont prévus à Adria (ITA) fin juin. Les épreuves vont s’enchaîner à rythme endiablé jusqu’au mois de novembre. Ce n’est pas une mauvaise chose sur le plan financier, mais il faut anticiper toute la logistique d’un calendrier très serré où tout oubli, toute erreur, seront encore plus lourds de conséquences.

Le fait que la plupart des épreuves soient regroupées en Italie est une bonne chose pour la gestion des déplacements. Nous aurions préféré que la Super Coupe Internationale KZ2 soit maintenue au Mans pour changer de tracé par rapport à 2019, mais le choix de Lonato ne nous pose pas de problèmes dans la mesure où nous y avons toujours été très rapides.

Pour la reprise internationale, il y a un grand point d’interrogation à ce jour en ce qui concerne les capacités de déplacements à partir de certains pays. Malgré l’évolution positive qui se dessine actuellement, la situation reste floue. Nous espérons une harmonisation rapide au sein de l’espace Schengen et des possibilités au coup par coup pour nos pilotes originaires de Russie, d’Ukraine ou du Monténégro sur lesquels nous comptons.

Comment abordez-vous l’aspect sanitaire de cette reprise ?

La situation sanitaire semble s’améliorer depuis quelques semaines en Europe. A priori, la crainte d’une deuxième vague de contamination ne paraît pas être d’actualité. Il faut cependant rester prêt à toute éventualité concernant un virus qui n’est pas encore complètement connu et compris par le monde scientifique.

Nous avons mis en place des protocoles pour que la reprise se déroule le mieux possible sur le plan sanitaire. Il s’agit pour nous d’assumer nos responsabilités dans le domaine de la sécurité et de rassurer nos pilotes, leurs accompagnants et nos mécaniciens. Nous avons investi dans un grand nombre de masques pour toute l’équipe, dans du gel hydroalcoolique à usages collectif et individuel et nous avons également préparé des procédures précises pour que chacun puisse se repérer facilement dans les nouvelles habitudes à prendre au niveau des gestes barrières.

Quel est votre regard actuel sur l’avenir de la compétition karting ?

Nous n’allons pas forcément appréhender toutes les conséquences de cette crise d’ici la fin de saison. Je m’attends à plus de changements à partir de 2021. Les efforts consentis pour surmonter la situation actuelle laisseront peut-être des traces dans le paysage du karting au niveau des constructeurs, des équipes, des partenaires. Il est hasardeux de se lancer dans la prospective à ce sujet, mais il n’est sans doute pas inutile de se tenir prêt à toute éventualité, bonne ou mauvaise. Cela dit, le karting international reste un sport de haut niveau pratiqué par des athlètes ambitieux capables de se battre pour atteindre leurs objectifs. D’autre part, les constructeurs vont toujours avoir besoin de valoriser leur image à travers les courses. Tout cela fait que je conserve un optimisme raisonnable pour l’avenir de ce sport.

Interview FIA Karting / Photo © KSP


Publié le 11/06/2020

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