Montréal: « Un Grand Prix assez fou »

  Directeur Technique Nationale de la Fédération Française du Sport Automobile depuis 2008, Morgan Caron est en charge du développement du sport automobile de haut niveau. Son action s’articule autour de la détection, de la formation, et de l’accompagnement des pilotes, depuis leur plus jeune âge, vers le plus haut niveau. Il côtoie ainsi depuis […]


Montréal: « Un Grand Prix assez fou »

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Directeur Technique Nationale de la Fédération Française du Sport Automobile depuis 2008, Morgan Caron est en charge du développement du sport automobile de haut niveau. Son action s’articule autour de la détection, de la formation, et de l’accompagnement des pilotes, depuis leur plus jeune âge, vers le plus haut niveau. Il côtoie ainsi depuis plusieurs années Romain Grosjean, Jean-Éric Vergne et Jules Bianchi, et est à même d’évaluer leurs performances lors des Grands Prix de Formule 1.

« Ce Grand Prix du Canada était assez fou, avec de nombreux rebondissements jusqu’au dernier tour de course. Il y a eu plusieurs faits marquants : d’abord, la première vraie défaillance de Mercedes qui a dû faire face à des problèmes de freins au cours de ce Grand Prix, contraignant Hamilton à l’abandon et privant Rosberg de la victoire ; puis, la montée en puissance de Ricciardo, qui devient le 105e vainqueur d’un Grand Prix de Formule 1. La victoire de ce dernier permet aussi de mettre en lumière le niveau relativement élevé auquel Jean-Éric évoluait la saison dernière car, au-delà des qualifications où l’Australien était toujours un peu plus fort que lui, Jean-Éric était globalement un ton au-dessus de lui en course.

La malchance semble justement avoir enfin abandonné JEV. Il a réussi une excellente qualification pour se hisser huitième, et a pris le dessus sur Alonso grâce à un excellent départ. Avec son train de super soft, il était sur un très bon rythme et maintenait l’Espagnol à distance de manière relativement aisée. La course s’est ensuite corsée après le premier ravitaillement, avec un rythme un peu moins élevé en pneus soft. Jean-Éric était parti pour être dixième de ce GP, voire même onzième, étant donné que Magnussen était à quatre dixièmes et aurait pu le dépasser dans la ligne droite. Mais l’accrochage du dernier tour entre Massa et Perez lui a rendu doublement service : la sortie du Safety Car l’a protégée d’une éventuelle attaque de Magnussen ; et cet accrochage lui a permis de monter de deux crans dans le classement final et obtenir les points de la huitième place, qui sont d’ailleurs amplement mérités et viennent effacer la déception du GP de Monaco.


JEV a déclaré que c’était le meilleur GP de sa carrière. Ce n’est pas totalement faux ; et c’est vrai que, depuis quelques courses, il affiche une posture très solide et ne commet pas ou très peu d’erreurs. Cela lui permet désormais de batailler plus régulièrement aux avant-postes et de prétendre à de gros points finaux.

Pour Romain en revanche, ce fût un week-end très compliqué. Du début jusqu’à la fin, sa voiture n’a pas du tout été performante avec, en point d’orgue, une dérive d’aileron arrière qui a cédé en cours de Grand Prix et l’a contraint à abandonner. C’est forcément une nouvelle déception pour lui, mais il affiche un état d’esprit positif, où il continue à ne pas baisser les bras et à donner le meilleur de lui-même. Les performances affichées par les autres monoplaces équipées du moteur Renault sont d’ailleurs porteuses d’espoir, et devraient permettre à Romain de prétendre à mieux dans les prochains mois. Ce moteur évolue bien. Une fois que Lotus sera parvenu à harmoniser celui-ci avec le châssis, il n’y a pas de raisons pour Romain ne parviennent pas à réitérer les performances de la saison passée.

Le proverbe dictant que les week-ends se suivent et ne se ressemblent pas a été confirmé par le coéquipier de Jules. Après l’euphorie monégasque, notre compatriote comptait bien poursuivre sur cette dynamique pour essayer d’accrocher de nouveau un résultat probant. Au regard des nombreux abandons de ce Grand Prix, on peut ressentir une certaine frustration, car Jules aurait pu prétendre à une nouvelle arrivée dans le Top 10. Malheureusement, le manque de maîtrise de son co-équipier, dès le premier tour de course, a anéanti toute ambition de bien figurer. Victime d’un accident assez spectaculaire, Jules n’a heureusement pas été blessé et se projette d’ores et déjà vers le prochain Grand Prix, en Autriche.

Cela fait 11 ans que la Formule 1 n’est pas revenu sur ce très joli circuit de Zeltweg, désormais propriété de la fameuse boisson énergisante. Compte tenu du tracé, constitué de longues lignes droites et de grandes montées, et dans la mesure où les Mercedes ne connaissent pas de nouvelles défaillances mécaniques, ce circuit va certainement permettre aux flèches d’argent de donner toute la quintessence de leur potentiel, même s’il ne faut pas oublier l’écurie Championne du Monde en titre, qui évoluera à domicile et qui aura à cœur de faire briller la marque sur ses terres… »

 

 

Info FFSA


Publié le 13/06/2014

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