Les pneus ont été un facteur déterminant mais pas tout à fait comme prévu.
Les chronos ont confirmé l’impression, du gain en vitesse et des forces en présence déjà entrevues à Albi. Ainsi, Mané Vignjévic obtient sa deuxième pole d’affilée ( 1’18’’266’’’) confirmant son statut de favori potentiel, et Benjamin Mahé chouchouté par la nouvelle structure TecSav est bien le compétiteur à surveiller. Indéniablement, les PVP de pointe imposent les temps de référence, d’ailleurs Denis Debus (4ème derrière Lee Harpham) complète les rangs de cette motorisation.
La pôle toutefois se joue pour 1/10ème seulement entre les deux premiers cités, au grand dam du souriant pilote du Cannet qui renoue avec la motivation et la sérénité mais qui pensait offrir son premier fait d’arme à son écurie. Notons que 5 pilotes améliorent très sensiblement le record de la piste ! (1 seconde 6/10 de mieux, 175 km/h). Le clan FPE semble se chercher, et les casses moteur sont légion, pénalisant surtout les «sans-grades».
L’inquiétude avant la 1ère course, concerne l’usure prématurée et probable des pneus en raison de l’exigence de la piste. Devant cette crainte la plupart des concurrents assurent en utilisant les enveloppes 2007 pour ne pas ajouter un surcroît de risque avec les Bridgestone 2008, finalement ils tiendront la distance du moins le samedi, pour preuve le meilleur chrono en course obtenu lors du pénultième tour par Lee Harpham.
La course 1 voit un très bon envol du Britannique qui précède un Mahé opportuniste, Vignjévic préfère rester prudent, la course étant longue, A.Lacoste surgit également et D.Payart se place. Ces pilotes font la différence. Si les écarts entre eux sont variables d’un tour à l’autre, nous nous apercevons que L.Harpam s’échappe. Un rebondissement intervient quant Payart se gare, sur crevaison.
Les candidats au championnat de France laissent filer l’Anglais qui améliore ses temps périodiquement, Mahé emmène Vignjevic jusqu’au podium, Lacoste semblant connaître un souci de déjaugeage. Loin derrière le duo Sébastia-Valverde, la course va offrir un superbe spectacle aux autres participants du meeting, avec une bagarre d’anthologie pour les places d’honneur parfois à 5 de front, s’échangeant leurs positions. C’est sur le fil que la distribution des places de 7 à 11 va se départager : A.Rebus, M.Léon, C.Vayssié, P.Focqué et F.Lepicault se sont fait plaisir.
Harpham décide de renoncer à la course 2, étant rassuré sur son potentiel avant la prochaine 1ère épreuve européenne. Cette manche se déroule sous un inattendu pale soleil. Vignjévic se propulse en tête au second tour et impose un rythme soutenu, Lacoste lui emboîte le pas, Mahé préfère en garder sous le pied par prudence. Lacoste met la pression sur Mahé, le passe au 6ème passage, mais ce dernier ne relâche pas sa concentration et finit par recoller.
Vignjévic semble imbattable à la régulière mais l’imprévu surgit, son pneu arrière gauche part en lambeaux et éclate dans la ligne droite, l’envoyant violemment contre le rail au 10ème tour. Le coup est rude car le châssis plié compromet ses chances de participer au Championnat d’Europe à Nogaro, circuit où il a démontré sa vélocité l’an passé. Mahé récupère le leadership d’autant que Lacoste connaîtra en fin de course, des coupures de même origine qu’en 1ère manche. Il récolte une victoire cette fois «scratch» mais surtout 50 points, renouant avec un succès qui l’avait abandonné depuis le Championnat d’Europe 2004.
Payart de son fond de grille est vite remonté, gagnant de nombreuses places au second tour, puis continuant de se frayer un passage méthodique sans toutefois retrouver les performances attendues mais au moins son podium sauve un week-end mal engagé. Le duel Sébastia -Valverde tourne court, le plus jeune protagoniste du Championnat avait éclaté lui aussi un pneu, à mi-course. Debus concrétise enfin son retour.
A nouveau les duels pour les places dans le top 10 attirent l’attention même si leur intensité est moins soutenue que le samedi. Cependant parmi les protagonistes, manque à l’appel Rebus encore en raison d’un pneu détruit, par contre le germanique Peter Kruse dont c’est la 1ère apparition en France, a résolu ses soucis de la veille pour se confronter avec brio aux Léon, Focqué, Lepicault encore en bagarre.
Jean-Christophe Bourlat & Eric Sévère / MEDIASUPERKART