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Sportivité vs Injustice, les contradictions de la compétition. La récent incident entre Max Verstappen et Charles Leclerc lors du Grand Prix d’Autriche de Formule 1 remet en avant de la scène l’éternel conflit entre la sportivité et l’injustice. Cette actualité fait curieusement remonter à la surface un affrontement plus ancien entre ces deux prodiges, lors de la WSK Euro Series 2012 au Val d’Argenton afin d’ancrer le récit d’une rivalité de longue date. Il est certain que le grand public est friand de ses affrontements dans lesquels tout le monde peut prendre parti pour son favori en oubliant toute objectivité. Le sport n’est décidément pas le domaine où règne l’impartialité, contrairement à ce que l’on pourrait croire ou espérer, mais il n’est après tout que le reflet de l’humanité.

Le spectacle se nourrit-il donc de l’injustice ?
C’est le principal ressort des matchs de catch et cela concerne également la plupart des disciplines sportives, hormis peut-être le curling ou le lancer de troncs d’arbres. Quelques exemples récents en compétition karting peuvent faire réfléchir. La finale du Championnat d’Europe KZ à Sarno a d’abord vu Anthony Abbasse être accompagné hors de la piste par Matteo Vigano dès le départ, puis Simo Puhakka monter sur Alex Irlando au 2e tour, des incidents sans gravité qui ont cependant bouleversé l’issue du Championnat. Peut-on pour autant pointer du doigt les responsables ? Le débat est ouvert et chacun se forge son opinion à coup de vidéos visionnées depuis son fauteuil. S’agit-il de malchance, de prise de risque sous-évaluée ou de mauvaise intention délibérée ? Seuls les concurrents impliqués le savent, mais ne le disent pas toujours. Comme le montrent chaque jour davantage les réseaux sociaux, accuser l’autre est le sport le plus pratiqué chez les homo sapiens. Pendant ce temps, l’audience explose.

En dernier ressort, c’est l’arbitre qui endosse tous les torts en prenant ou ne prenant pas la décision attendue. Certains participants en conçoivent suffisamment de déception pour quitter le plateau, la plupart des autres ajoute l’injustice, réelle ou supposée, à la longue liste des aléas de la compétition auxquels ils doivent faire face. L’injustice fait partie de la vie, c’est une certitude, et la variété des réactions possibles construit le cadre de nos existences. En tous cas, il faut bien composer avec les inégalités et poursuivre son bonhomme de chemin, en acceptant ou en se révoltant. Au final, les vainqueurs puisent souvent leur force en surmontant l’adversité, comme l’a toujours fait l’espèce humaine depuis son apparition sur terre.

Pour en revenir au côté spectaculaire, on ne peut s’empêcher de vibrer davantage quand survient un incident. On peut par contre essayer de conserver un minimum d’humanité et ne pas encourager ses bas instincts. Les médias l’oublient souvent, mais le public joue un rôle important en choisissant de les regarder ou pas, quitte à tourner sept fois l’idée dans son cerveau avant de cliquer.

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