Compétition

Interview FIA Karting : Joakim Ward

  “Pour gagner, un pilote doit d’abord apprendre à perdre”    Aujourd’hui âgé de 50 ans, le Suédois Joakim Ward est un team manager respecté dans le paddock, où il aligne une grande structure internationale en OK et Junior, ainsi qu’en KZ2 dans une moindre mesure. Ward Racing accueille des pilotes de tous les pays, […]


Interview FIA Karting : Joakim Ward

KSP_000_4230_02.JPG

 

“Pour gagner, un pilote doit d’abord apprendre à perdre” 

 

Aujourd’hui âgé de 50 ans, le Suédois Joakim Ward est un team manager respecté dans le paddock, où il aligne une grande structure internationale en OK et Junior, ainsi qu’en KZ2 dans une moindre mesure. Ward Racing accueille des pilotes de tous les pays, avec une prédominance de pilotes scandinaves et russes. C’est en 2015 avec le Danois Christian Lundgaard qu’il a connu l’un de ses beaux succès, avec le titre de Champion d’Europe KF-Junior acquis à domicile, en Suède, sur le circuit de Kristianstad.

 

Joakim Ward et le karting, est-ce une longue aventure?

Plutôt, oui ! J’ai couru durant une dizaine de saisons jusqu’au début des années 90. J’ai participé à des Championnats d’Europe et du Monde en Formule Super 100 sur des circuits comme Jesolo, Laval ou Fontenay le Comte, qui ne sont d’ailleurs plus utilisés par la CIK-FIA depuis longtemps ! J’ai enchaîné directement avec la création d’un petit team de deux pilotes. La vente de matériel a suivi quelques années plus tard, ce qui nous a permis de grossir. La structure comptait environ 7-8 pilotes à la fin des années 90. Aujourd’hui, nous nous sommes organisés afin de pouvoir accueillir environ 12 pilotes à chaque course. Je bénéficie d’une forte demande de pilotes originaires des pays scandinaves et de ceux proches de la mer baltique. Nous avons également de bons contacts en Russie, ce qui ne m’empêche pas de faire courir des pilotes venant d’Italie, du Maroc ou même du Japon !

 

Les besoins en personnel sont-ils très importants?

Ward Racing reste une entreprise familiale. Je suis épaulé par ma femme et mon père. Outre la partie technique, le travail de logistique et d’organisation est important pour gérer parfaitement tous les pilotes qui roulent dans le team. Trois autres personnes travaillent pour nous à temps complet. Pour le reste, il s’agit de mécaniciens présents uniquement le jour des compétitions. Souvent, nos pilotes arrivent avec leur propre mécanicien. Nous les accueillons volontiers en leur transmettant notre savoir-faire et notre expérience.

 

Beaucoup de courses internationales se déroulent en Italie. Comment un team suédois doit-il s’organiser?

Depuis une dizaine d’années, le team de compétition est basé en Italie, à Desenzano del Garda, tout près du circuit de Lonato. Pour les courses comme pour les tests, c’est obligatoire pour une activité comme la nôtre. Ce serait impossible d’effectuer constamment les allers-retours depuis la Suède, même si j’habite dans le sud de mon pays. Cette position me permet aussi d’être proches des usines Tony Kart et Vortex avec lesquelles nous travaillons.

 

Disposer d’un circuit international de qualité comme Kristianstad est-il un avantage pour le développement du karting en Suède?

Oui bien sûr, mais je dirai plus généralement que le karting y est déjà très populaire. Il existe environ 40 circuits et près d’une dizaine d’entre eux sont capables d’organiser de belles courses nationales, dont une ou deux d’un niveau proche de Kristianstad. On a pu remarquer que beaucoup de pilotes suédois ont pris des “wild-cards” pour participer aux récentes épreuves FIA Karting. Les effectifs étaient bien fournis lors des deux dernières compétitions organisées en OK et Junior à Kristianstad.

 

Le team Ward Racing utilise ses propres motorisations. Est-ce une grosse charge de travail supplémentaire?

Nous travaillons en partenariat avec l’usine Vortex, mais je prépare mes moteurs en interne, avec une personne qui m’aide pour le démontage, le montage et l’entretien. C’était déjà le cas en 100cc et en KF. Avec le OK, nous bénéficions aujourd’hui d’un moteur plus simple que le KF, mais le challenge est toujours le même. Etre performant pour permettre à nos pilotes de se retrouver en position de gagner. Bien sûr, cela représente beaucoup d’heures de travail et de développement, mais c’est également une partie très intéressante, qui nous permet en outre d’être indépendant. Que l’on soit ou non performant, c’est à nous seul, voire au pilote, de trouver la solution.

 

Comme d’autres teams indépendants, vous devez vous battre contre des usines. Le combat n’est-il pas trop déséquilibré?

Non, je crois que les résultats prouvent le contraire. En fait, chaque team possède sa propre manière de travailler et avance différemment des autres selon les courses. Le but est de rester fidèle à ton organisation et à ta méthode, à ce que l’équipe a planifié en termes de charge de travail. Nous sommes à une période où il est impossible de tout révolutionner. Il faut avancer petit à petit.

 

S’il est difficile pour un team de faire la différence, le problème l’est aussi pour un pilote. Quelles sont les qualités qu’il doit posséder?

S’il veut gagner, un pilote doit d’abord apprendre à perdre ! Un pilote qui ne se remet pas en question a déjà perdu d’avance.

 

 

Info FIA Karting / © Photo KSP


Publié le 23/11/2019

Nos partenaires

Voir tous