Compétition

Sécurité et sportivité, le problème des carrosseries

Depuis plus de 25 ans, les karts ont suivi une évolution tendant à les rendre plus sûrs en même temps que plus esthétiques. D’abord les pontons sont apparus en 1988, puis le spoiler avant et plus récemment les pare-chocs arrière en 2006. L’efficacité des pontons pour éviter les encastrements latéraux dans le peloton est indiscutable, […]


Sécurité et sportivité, le problème des carrosseries

Depuis plus de 25 ans, les karts ont suivi une évolution tendant à les rendre plus sûrs en même temps que plus esthétiques. D’abord les pontons sont apparus en 1988, puis le spoiler avant et plus récemment les pare-chocs arrière en 2006. L’efficacité des pontons pour éviter les encastrements latéraux dans le peloton est indiscutable, mais le spoiler avant a toujours posé le problème des touchettes, plus ou moins volontaires. A l’origine la fixation de cet appendice était volontairement très sensible aux contacts, le spoiler devant s’éjecter en cas de choc. Au fil du temps, elle s’est rigidifiée pour éviter de voir la piste jonchée de carrosseries et que trop de courses soient ruinées par un petit contact. Avec l’installation des pare-chocs arrière, les contacts ont été beaucoup plus nombreux au point que la plupart des karts terminent aujourd’hui leur course avec le spoiler défoncé, et plus grave, de mauvaises habitudes ont été prises d’envoyer plus ou moins impunément un adversaire hors piste.

 

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La CIK-FIA a introduit l’utilisation des caméras embarquées courant 2009, avec un effet positif dans les premiers temps. La GoPro était en effet capable de filmer à la fois le spoiler et l’action des pieds des pilotes sur les pédales. La gestion de ce système s’est rapidement avérée trop lourde pour être réellement efficace. En compétition internationale, la WSK Promotion a initié l’emploi de la surveillance vidéo complète des courses. Solution coûteuse, le race control dépend du nombre, de la qualité et de l’emplacement des caméras sur la piste. L’Allemagne a développé progressivement son propre système en DKM, en s’appliquant à trouver le meilleur positionnement des caméras. Mais c’est surtout en confiant la surveillance des écrans de contrôle à d’anciens pilotes expérimentés qu’une excellente efficacité a été atteinte. La vidéo n’est donc pas toujours la panacée, d’autant qu’elle est réservée de par son coût aux grandes organisations.

 

Les responsables actuels de la CIK-FIA jugent inacceptable la situation actuelle et comparent le karting à du stock-car. C’est pourquoi un nouveau système de fixation du spoiler sera mis en place pour 2015. Lors d’un contact avec une différence de vitesse supérieure à 5 km/h, le carénage avant se repliera vers le sol et le pilote devra passer par la zone de réparation. Les premières réactions du milieu salue la volonté de justice, mais pointent le problème du pilote qui anticipe volontairement son freinage pour pénaliser le pilote qui le suit. On en revient à la surveillance effective des courses de la part de la direction de course et des commissaires. L’arrivée de la vidéo a évincé l’importance du regard attentif de la part d’un personnel compétent, mais ce n’est pas particulier au karting, c’est dans l’air du temps. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que ce serait la meilleure option, à condition de pouvoir toujours compter sur des officiels aussi performants qu’impartiaux.

 

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Le problème est loin d’être simple. Les premières courses de 2015 nous diront si la CIK-FIA a fait le bon choix pour rendre la compétition plus juste, même si sa marge de manœuvre est étroite.

 

 

Info Kartcom / © Photo KSP


Publié le 27/05/2014

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