Compétition

Coupez-moi ces fils !

“C’est fait, les qualifications des championnats d’Europe KF2 et KF3 viennent de rendre leurs verdicts. Elles furent dures et impitoyables, comme à leur habitude mais avec aussi pour constance l’entêtement aveugle des législateurs internationaux qui restent persuadés détenir, seuls, la vérité pour un karting moderne. Je pense, qu’ils sont au contraire en train de casser […]


Coupez-moi ces fils !

“C’est fait, les qualifications des championnats d’Europe KF2 et KF3 viennent de rendre leurs verdicts. Elles furent dures et impitoyables, comme à leur habitude mais avec aussi pour constance l’entêtement aveugle des législateurs internationaux qui restent persuadés détenir, seuls, la vérité pour un karting moderne.

Je pense, qu’ils sont au contraire en train de casser ce jouet magnifique, pièce par pièce au travers d‘une réglementation technique de plus en plus compliquée (et bien trop onéreuse, nous y reviendront…)  ou de règles sportives qui deviennent vraiment contestables.

 

Je n’évoquerais pas les qualifications de Genk (B) pour l’Europe du Nord ou encore de Sosnova (CZ) pour l’Europe centrale faute d’y avoir assisté. À Angerville, dernier lieu de qualification européenne, le spectacle fut suffisamment éloquent et désolant à mes yeux.
Combien de départs de manches, de courses furent donnés durant tout ce week-end ? Une petite trentaine, pas moins! Un spectacle splendide et qui à chaque fois me prend les tripes. Je recommanderais  sa consommation sans aucune modération si quelques esprits pervers et sans doute peu au fait des choses de la course n’avaient assaisonné cet instant décisif d’une sauce qui refuse de monter. Combien de départs sans heurt, sans poussette, sans coup de roues, sans bousculade ou sans vol plané ? Je ne les ai pas comptés, mais les doigts d’une seule main doivent suffire. Je n’exagère pas. Le résultat obtenu est en fait aux antipodes de l’effet escompté…

 

Formation-50km.jpg


Devant l’enjeu d’une telle course, que les esprits surchauffent sous les casques, c’est humainement une évidence et placer la zone de départ sous surveillance semble tout à fait légitime pour éviter les excès de certains. Mais Il faut de la souplesse dans le système, des compétences, pas cette rigidité «électronique» (cellules, caméras multiples, etc…) plaçant la zone de départ sous haute surveillance : une vitesse imposée, si basse (50 km/h) que les machine sont au bord de l’engorgement, des couloirs à respecter qu’il ne faut surtout pas franchir de la moitié d’un pneu si l’on ne veut être montré du doigt et puni, des machines qui, sur le papier, n’ont pas même le droit de se frôler. Trop, c’est trop ! Des karts parvenant de ce fait, sans vitesse au premier virage et qui n’ayant pas pu trouver « leur » place s’empilent
lamentablement au premier point de corde. Combien d’espoirs ruinés de la sorte, de saisons compromises, de têtes de série éliminées dans ce premier virage et dont se passera la compétition finale fin juillet ?  C’est la faute de la configuration du circuit pouvait-on entendre dans le paddock, de bouches se voulant expertes. Je ne suis pas certain que le très beau site d’Essay (circuit où se déroulera la finale KF2…) propose un spectacle bien différent. Et prêcher pour des départs arrêtés comme j’ai pu l’entendre, témoigne là aussi du peu de réalisme d’esprits pourtant très influents dans le milieu.
Le départ est un instant stratégique et fort de la compétition, pourquoi chercher à tout  prix à le soustraire de cette dernière ?  C’est comme si, au cirque, on imposait au dompteur à faire face à des tigres volontairement édentés…Allez, faite amende honorable et revoyez votre copie plus simplement et, coupez-moi tous ces fils !”

 

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Chronique Kartcom – Alain Bernardet  / © Photos KSP


Publié le 07/05/2009

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