Compétition

Interview FIA Karting : Dino Chiesa

  “Dans un team, le facteur humain est primordial” Né en 1967, Dino Chiesa est l’un des team managers les plus respectés et les plus emblématiques du paddock. Dans sa carrière entamée comme pilote en 1980, puis rapidement comme technicien à partir de 1984, il a accompagné les parcours victorieux en karting de pilotes comme […]


Interview FIA Karting : Dino Chiesa

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“Dans un team, le facteur humain est primordial”

Né en 1967, Dino Chiesa est l’un des team managers les plus respectés et les plus emblématiques du paddock. Dans sa carrière entamée comme pilote en 1980, puis rapidement comme technicien à partir de 1984, il a accompagné les parcours victorieux en karting de pilotes comme Alessandro Zanardi, Lewis Hamilton, Nico Rosberg, Nyck De Vries, Lance Stroll et bien d’autres. Il a atteint encore une nouvelle dimension en se mettant à gagner avec sa propre marque de châssis : KR. Cette nouvelle machine à champions et à succès, il la doit aussi à tous les hommes qui l’entourent tout au long de la saison et qui lui sont fidèles depuis longtemps déjà.

Vous avez attaqué une deuxième année avec Kart Republic et les châssis KR, qui ont été homologués CIK-FIA au 1er janvier 2018. Quel premier bilan tirez-vous de cette aventure ?

Honnêtement, je suis très content, la situation actuelle dépasse mes prévisions les plus optimistes. Créer un team avec ma propre marque de châssis était un projet que j’avais dans la tête depuis quelques temps déjà. Depuis l’année passée, c’est devenu réalité et je ne le regrette pas.

Vous attendiez-vous à de tels résultats dès la première saison de Kart Republic en 2018 ?

Champion du Monde et d’Europe FIA Karting en OK, ce fut quelque chose d’incroyable. Bien sûr, c’est dans cette catégorie que je pensais réussir le mieux. Car les deux précédentes années, j’étais team manager chez CRG lorsque Pedro Hilbrand est devenu Champion du Monde, puis j’occupais ce même poste chez Zanardi, au moment où Danny Keirle a coiffé à son tour la couronne mondiale. J’ai aussi la chance de disposer d’un partenariat fort avec l’usine IAME, qui me fournit des moteurs très performants.

L’objectif est-il désormais de gagner autant dans d’autres catégories ?

Les teams qui roulent avec notre châssis nous ont permis de remporter de nombreuses victoires dans les catégories Mini et dans les challenges de marque. Nous avons également de grandes satisfactions en OK-Junior et en KZ2. En 2018, Rick Dreezen est devenu vice-Champion du Monde FIA Karting de KZ avec un ensemble KR-IAME. C’est encourageant car le moteur est encore en cours de développement. Les deux frères Pex utilisent désormais notre châssis, ce sera intéressant de voir comment la suite de leur saison va se dérouler, sachant qu’ils utilisent quant à eux des moteurs TM Racing.

L’effectif du team Kart Republic est actuellement très important. Vous avez aussi noué des partenariats avec d’autres entités. Pouvez-vous en parler ?

Le TB Racing Team de Thomas Braumüller a été parmi les premiers à nous faire confiance et il a su mener Hannes Janker au titre de Champion d’Europe OK en 2018. Hannes a également terminé vice-Champion du Monde. L’an passé, Nico Rosberg a souhaité s’impliquer dans le karting et il s’est tourné vers moi pour m’occuper de la partie technique de la Rosberg Racing Academy. Ensemble, nous avons mis Lorenzo Travisanutto sur la route du titre mondial.

 

Depuis cette saison, Sauber Racing Team a souhaité être présent à tous les étages du sport automobile, du Karting à la F1. Nous avons en charge les deux pilotes sélectionnés en karting, Dexter Patterson et Joshua Dufek. C’est Rickard Kaell, qui travaille avec moi depuis plusieurs années, qui manage ce duo. Comme autre équipe impliquée à la fois en Karting et en automobile, il y a CV Performance Group, qui a engagé Lorenzo Travisanutto en 2019, avec déjà plusieurs victoires ! La marque KR peut aussi compter sur d’autres teams privés. C’est vrai que tout cela, c’est beaucoup de responsabilités. La gestion au quotidien reste difficile, mais c’est aussi très excitant.

Qu’est-ce qui fait la force de KR aujourd’hui ?

En dehors du matériel, je peux compter sur des techniciens de grande valeur, en qui j’ai toute confiance, car nous nous connaissons depuis de longues années. Certains étaient déjà là lorsque j’ai lancé la marque DC-one en 2003. A cette époque, je n’avais pas réussi à me structurer de manière suffisamment importante pour travailler sur le long terme. Désormais, tout a changé ! C’est une preuve que le facteur humain a une grande importance à tous les niveaux. Nous devons gérer de très jeunes pilotes, mais aussi leur entourage, ce sont des paramètres à prendre en compte. Aujourd’hui, j’ai davantage de temps pour réfléchir aux choix techniques et stratégiques. Nous sommes environ 45 personnes à travailler autour de nos pilotes. Chacune d’elles passe plus de temps sur une piste que dans sa propre famille !


Très souvent, vos pilotes parviennent à faire la différence face à la concurrence. Quelle est votre recette ?

Tout d’abord, il est primordial d’avoir un châssis capable de sortir directement de la chaîne de montage et d’être performant dans toutes les conditions, avec le plus grand nombre de pneus possibles et avec des réglages proches de ceux préconisés de manière standard par le constructeur. Cet objectif sous-entend une qualité de tube parfaite et des pièces adaptées: siège, fusées, axe arrière, etc. De cette manière, on peut se concentrer sur les détails, sachant que le plus important lors d’une course est l’exploitation des pneumatiques et le choix de leur pression. Les faire travailler à la bonne température est capital.

A la finalité, le rôle du pilote reste-t-il important ?

Bien sûr, je pense même que c’est une priorité pour gagner. En OK ou en Junior par exemple, au minimum 80% des finalistes disposent d’un matériel pour gagner. Seuls les meilleurs parviennent à atteindre le podium.

 

 

Info FIA Karting © Photo FIA Karting / KSP


Publié le 21/06/2019

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