Les prodiges du karting sont-ils assurés de réussir en automobile ?

L’actualité du sport automobile a braqué ses feux cette semaine sur Andrea Kimi Antonelli, le jeune prodige italien qui s’apprête à passer directement de la FRECA à la F2. Sous l’aile de Mercedes F1 dès la catégorie Mini, il n’a jamais déçu depuis lors. Vice-Champion d’Europe Junior en 2019, il est ensuite couronné deux fois Champion d’Europe OK en 2020 et 2021 sous les couleurs de KR Motorsport. Champion d’Italie et d’Allemagne F4 dès sa première saison complète en monoplace en 2022, Kimi s’impose en 2023 à l’échelon supérieur en Championnat du Moyen-Orient de Formule Régionale ainsi que dans le très relevé Championnat d’Europe de Formule Régionale par Alpine (FRECA). À 17 ans, il va sauter la catégorie F3 pour s’engager directement en F2 en restant fidèle à l’équipe Prema Racing. Gwen Lagrue, connu pour son flair à repérer les jeunes talents, a précédemment soutenu la carrière d’Esteban Ocon, George Russell ou Alex Albon. C’est en tant que conseiller du programme Junior de l’équipe Mercedes-AMG Petronas F1 qu’il suit Antonelli dont la maturité et le talent exceptionnel explique son passage en F2 dès 2024.

Si le parcours en compétition de karting d’Andrea-Kimi Antonelli laissait augurer une belle carrière en automobile, est-il un cas unique en son genre ? C’est un euphémisme de dire que Max Verstappen a fait forte impression dès son plus jeune âge au volant d’un kart. Lors de son ultime saison en 2013, au sein du team Officiel CRG, il est passé tout près d’un grand chelem inédit en remportant trois des quatre titres majeurs : le Championnat du Monde et le Championnat d’Europe KZ (karts à boîte de vitesses) ainsi que le Championnat d’Europe KF (karts à prise directe).

La même année, Lando Norris était titré Champion d’Europe KF-Junior puis s’imposait lors de la Super Coupe Internationale CIK-FIA et il remportait le Championnat du Monde KF 2014, toujours avec Ricky Flynn Motorsport. Là encore, l’avis général lui prédisait à l’époque un bel avenir en monoplace.

La prédiction n’est ni une science, ni exacte. Le contre-exemple de Nyck de Vries est édifiant à ce titre. Considéré comme un prodige du karting, Le Néerlandais a en effet quitté la discipline avec un palmarès impressionnant obtenu chez Zanardi sous la conduite de Dino Chiesa : Champion d’Europe KF3 en 2009, Champion du Monde KF2 en 2010 et pour finir, Champion du Monde KF1 en 2011. Tout le monde le voyait alors comme un futur champion de F1, à commencer par McLaren qui l’avait recruté et intégré à sa communication aux côtés de Lewis Hamilton. Nyck aura attendu 2023 pour accéder à la F1 et participer à dix Grand-Prix sans gloire avec Alpha Tauri.

C’est donc avec beaucoup de précautions que Kartcom Selection aimerait évoquer un jeune pilote français qui fait des étincelles dans la nouvelle catégorie Mini 60. Âgé de 10 ans, Théo Battisti a simplement tout gagné cette année en France d’une manière très convaincante qu’il avait déjà affichée l’an passé. En consultant sa fiche pilote sur Kartcom, on s’aperçoit qu’il n’a signé que des victoires jusqu’ici en 2023. Sa gestion des courses est tout à fait impressionnante avec une résistance à la pression hors du commun et une détermination sans faille pour gagner. Ses résultats n’ont pas été influencés par la nouvelle stratégie de la FFSA de tirage au sort de moteurs d’origine fournis par Vortex via Tony Kart France puisqu’il a remporté aussi bien la Coupe de France que le Championnat de France. Il sera intéressant de suivre ce Théo Battisti cette semaine lors de l’IWF 23 à Portimão.