Compétition

Essai kart électrique MEKC EK1 Senior 25kW: ça pulse !

Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de la technique des karts à propulsion électrique jusque dans les moindres détails car j’en suis incapable. Cependant, j’ai suffisamment aligné de kilomètres en thermique pour le plaisir dont 24H non-stop (2516 tours) en solo indoor pour le Téléthon, et en compétition y compris en Rotax agrémentés de […]


Essai kart électrique MEKC EK1 Senior 25kW: ça pulse !

Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de la technique des karts à propulsion électrique jusque dans les moindres détails car j’en suis incapable. Cependant, j’ai suffisamment aligné de kilomètres en thermique pour le plaisir dont 24H non-stop (2516 tours) en solo indoor pour le Téléthon, et en compétition y compris en Rotax agrémentés de deux victoires aux 24 Heures Paul Ricard, pour accepter d’endosser exceptionnellement l’habit d’essayeur branché… Branché, c’est le cas de le dire, au volant d’un kart 100% électrique du 1er Monaco E-Kart Championship, catégorie EK1 Senior 25kW. Et ça pulse !

C’est donc sur la piste du Karting du circuit Paul Ricard qu’avait été programmée, à l’initiative de Frédéric Julien le maître des lieux, la première journée d’essais presse des karts compétition du MEKC. En clair le premier championnat de kart international (France, Italie, Monaco) 100% électrique, mis sur orbite en formule monotype dans trois catégories d’août à décembre prochains, avec des châssis Charles Leclerc by Birel Art et des motorisations Blue Shock Race : EK3 Mini (7kW) 7 ans à 11 ans, EK2 Junior (18kW) 12 ans à 14 ans, et EK1 Senior (25kW) 15 ans et au-delà.

Compte tenu de mon poids, allègrement accroché à la fameuse barrière des 90kg, et de mon grand âge mais ne le répétez pas, c’est évidemment au volant d’une version EK1 Senior propulsé par un moteur de 25kW, soit 34 chevaux, que j’ai découvert la bête la plus affûtée du 1er Monaco E-Kart Championship. Ça pulse et ça envoie du lourd, au propre comme au figuré. Si je devais comparer les sensations avec celles ressenties dans une auto de course, je dirais qu’elles me rappellent celles éprouvées à bord d’un Porsche Cup.

Si les karts loisir électriques sont amusants à piloter, avec la version compétition du MEKC on entre dans un autre monde. Celui de la compète justement qui, dès la première accélération, vous rappelle l’utilité d’un siège baquet adapté à votre morphologie ainsi que d’un gilet protège côtes. Et contrairement à la courbe de puissance progressive d’un moteur thermique deux temps le plus puissant soit-il, l’intégralité du couple et de la puissance sont disponibles en permanence incitent d’entrée à l’humilité.

S’élancer sans les pétarades à l’échappement, sans les vibrations plus ou moins prononcées qui vont avec, sans fumée et sans odeurs ça nous change de monde. Dès lors, je comprends que les irréductibles shootés aux précédents éléments aient du mal à admettre de piloter sans, et notamment sans bruit en dehors d’un sifflement qui va tout de même crescendo avec la vitesse.

En revanche, on entend parfaitement parler les pneumatiques au moindre de leur chuchotement à chaque changement d’adhérence.
A propos de la tenue de route, compte tenu de la rigidité de l’ensemble provoqué d’un côté par la grosse et lourde batterie et de l’autre par le bloc moteur, j’aurais tendance à dire que l’EK1 Charles Leclerc a naturellement les réactions d’une planche à roulettes. Ici plus encore qu’au volant d’un kart thermique il convient de soigner son placement à l’entrée des virages et au moins autant son freinage. Piloter comme une brute épaisse et jouer au freine-tard fait incontestablement perdre en efficacité et ne tarde pas à vous envoyer dans le décor après un double ou un triple axel…

Pour ne pas risquer le ridicule, même si ce kart Senior électrique délivrant toute sa cavalerie en permanence m’a lessivé les bras à chaque run, je ne vous dirai pas mes chronos. D’autant que les trois lauréats des détections de talents Mini, Cadet et Senior MEKC 2022 étaient présents sous le soleil provençal pour montrer aux journalistes ce que piloter signifie vraiment : le carcassonnais Matéo Rivals, le brignolais Louis Iglesias et le clusien Andy Ratel.

Sous l’œil averti de Fred Julien qui vérifia que la réserve d’énergie permettre d’accomplir de courses sprint d’une quinzaine de tours, c’est-à-dire aussi longues que celles des karts à moteur thermique, avec l’EK2 Junior Louis Iglesias – fils de Yannick et neveu de Jérémy – signa immédiatement sur le grand tracé du Paul Ricard, des temps équivalents aux plus rapides de la catégorie Nationale. C’est prometteur.

Au bout du compte, sans toutefois prétendre arriver à la cheville de pilotes professionnels qui ont avoué avoir été bluffés par leurs galops d’essais aux commandes d’un EK1 Senior du Monaco E-Kart Championship, je partage au moins avec eux le sentiment d’une très agréable surprise. Car oui, la pratique du karting de compétition semble être taillée pour l’utilisation d’une motorisation électrique… à moins que ce ne soit l’inverse !

Cela ne signifie pas, loin de là, la fin des karts à moteurs thermiques. Mieux, ainsi propulsés, le monde du karting va retrouver le chemin des populaires compétitions en ville – à Menton, à Saint-Raphaël, à Vintimille et à Monaco pour commencer -, et attirer des spectateurs pas forcément fanatiques des sports mécaniques et de nouveaux pratiquants. Vivement les électrisantes bagarres du 1er MEKC.
Dommage que la catégorie « Vétérans Nonante kilos » n’existe pas encore !

Charles-Bernard Adreani / Photos MEKC.org


Publié le 07/02/2022

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