F1: « Le chat noir est au-dessus des pilotes Français »

  Directeur Technique Nationale de la Fédération Française du Sport Automobile depuis 2008, Morgan Caron est en charge du développement du sport automobile de haut niveau. Son action s’articule autour de la détection, de la formation, et de l’accompagnement des pilotes, depuis leur plus jeune âge, vers le plus haut niveau. Il côtoie ainsi depuis […]


F1: « Le chat noir est au-dessus des pilotes Français »

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Directeur Technique Nationale de la Fédération Française du Sport Automobile depuis 2008, Morgan Caron est en charge du développement du sport automobile de haut niveau. Son action s’articule autour de la détection, de la formation, et de l’accompagnement des pilotes, depuis leur plus jeune âge, vers le plus haut niveau. Il côtoie ainsi depuis plusieurs années Romain Grosjean, Jean-Éric Vergne et Jules Bianchi, et est à même d’évaluer leurs performances lors des Grands Prix de Formule 1.

« Le Grand Prix de Bahreïn était un deux-en-un. Le Grand Prix de l’écurie Mercedes d’une part, et le Grand Prix du reste du peloton d’autre part. S’agissant de l’écurie Mercedes, quelle course des deux pilotes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg ! Ils ont vraiment fait étalage de tout leur talent : maîtrise, dextérité… et d’innombrables autres qualificatifs sur les quinze derniers tours de course ! La bagarre qu’ils ont su livrer de manière virile mais très sportive nous a laissé revoir les fameux duels que Senna et Prost pouvaient se livrer il y a quelques années. Presque un remake. Pour les initiés du Karting, cela nous a également rappelé les années 2000 où ces deux pilotes évoluaient déjà dans le même team de karting et nous offraient des passes d’armes dignes de celles dont on a pu se délecter sur le circuit de Bahreïn.

L’écurie Mercedes évolue décidemment dans un autre monde, comparée à la concurrence. Lorsqu’il y a eu le Safety Car, que la course a été relancée, et que les pilotes ont pu utiliser toutes les performances de leurs monoplaces sans se soucier de la gestion du carburant, Rosberg et Hamilton roulaient deux secondes plus vite que le premier de leurs poursuivants ! Cela prouve que le chemin est encore long pour la concurrence pour venir se battre aux avant-postes…

S’agissant du clan tricolore, ce 900e Grand Prix de l’histoire de la F1 ne restera pas dans les annales des performances françaises. Jean-Éric doit très vite abandonner en raison de la stupidité de Pastor Maldonado qui, je pense, n’a pas été assez sanctionné par la FIA au regard de l’ensemble de son comportement sur ce Grand Prix.
Jules, qui avait réalisé malgré sa position (19e) une séance qualificative parfaite, avec un tour irréprochable, a commis, à mon sens, une petite erreur de jugement sur l’action avec Sutil. Cela l’a contraint à repasser à de multiples reprises par les stands, pour finir en seizième position grâce aux nombreux abandons et incidents de fin de course.
Enfin, Romain continue de prendre sur lui et de mener du mieux possible sa monture à l’arrivée. Celle-ci est vraiment encore très loin des performances espérées, et on se demande si le retard accumulé depuis le début de l’année va vraiment pouvoir être rattrapé rapidement.
Globalement, depuis l’ouverture de la saison, le chat noir est au-dessus des pilotes français. Il faut néanmoins rester confiant et continuer à les soutenir. Seulement trois Grand Prix se sont déroulés pour l’instant, et il en reste encore seize à venir !

Au prochain Grand Prix, en Chine, la puissance moteur va de nouveau être primordiale en raison d’une des plus grandes lignes droites du calendrier. Au regard de la performance des Mercedes, il serait surprenant de ne pas les voir encore une fois aux avant-postes, sauf s’ils venaient à rencontrer des problèmes de fiabilité, ce qui n’a pas été le cas depuis le début de l’année. Il y a fort à parier qu’on risque de voir deux courses : la lutte entre Hamilton et Rosberg pour la victoire, et la bataille pour les places dans les points derrière. Il sera également intéressant de voir si la montée en puissance de Force India se confirme, si le retour des Red Bull au premier plan se répète, ou encore si la bérézina de Ferrari s’éternise.

Enfin, ce ne serait pas un luxe d’avoir les trois pilotes français à l’arrivée. Bien évidemment, si les circonstances de course le permettent, marquer des points au Championnat serait formidable, mais avant toute chose, il sera indispensable de faire un maximum de kilomètres sur chacune des séances et en course pour développer au maximum les voitures. Le Grand Prix de Chine sonnera en effet la fin de cette tournée océano-orientale, avant d’attaquer les premières étapes du circuit européen. »

 

 

Info FFSA


Publié le 10/04/2014

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