Journée décisive pour Barheïn et le sport auto

C’est aujourd’hui, vendredi 3 juin que le Conseil Mondial de la FIA doit décider du maintien du Grand Prix de Barheïn 2011. On se souvient que la situation politique de l’Emirat est assez agitée depuis le début de l’année, dans le sillage du printemps arabe. Des manifestants se sont permis de montrer leur mécontentement face à des inégalités criantes et le gouvernement barheïnien n’a pas apprécié. Jusque là, pas de problème, c’est le jeu de la vie en société.

Par contre la réaction des autorités, campées sur leurs positions, a entraîné une répression violente en parallèle du musellement des médias, locaux aussi bien qu’étrangers. Silence on torture et on tue, cela ne vous regarde pas. On sait que cela ne fonctionne pas exactement de cette manière, tout se sait ou finit par se savoir et des informations nauséabondes arrivent à sortir du Royaume.

Le Grand Prix de F1 ne peut pas se dérouler dans un pays bafouant les Droits de l’Homme, cela serait mauvais pour son image, ses partenaires et investisseurs. Il a été annulé une première fois en mars et la question est actuellement de savoir s’il pourra être disputé en fin d’année. Le gouvernement de Barheïn a décidé de lever, le 1er juin, la loi martiale instaurée depuis le 15 mars, comme gage de sa bonne volonté vis-à-vis des contestataires. Cependant les témoignages d’actes violents, contraires au respect des individus ne manquent pas. Des citoyens, des journalistes, des employés du circuit ont subi des pressions, des menaces ou des mauvais traitements.

Dans le petit monde de la F1, on est partagé. Bernie Ecclestone assure que tout va bien désormais et qu’il faut que la F1aille à Barheïn. Les écuries ne sont d’accord pour allonger la saison jusqu’en décembre pour cela et des voies de plus en plus nombreuses s’élèvent contre une telle possibilité, sans vraiment affirmer que la situation politique n’est pas favorable.

L’association Human Rights Watch encourage les responsables du sport automobile à prendre en compte le respect des Droits de l’Homme. Une pétition demandant à Red Bull de ne pas participer à ce Grand Prix pour donner l’exemple aux autres teams a recueilli plus de 200.000 signatures électroniques en 24 heures.

A une moindre échelle, l’organisation de compétition de karting dans un tel contexte peut également faire réfléchir et l’on peut légitimement se poser la question pour la manche du Championnat du Monde M18 prévue en novembre…

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