Entretien avec Marijn Kremers

Issu d’une famille fortement impliquée dans la compétition karting, le jeune Néerlandais Marijn Kremers a décroché le Graal à l’âge de 21 ans en étant couronné Champion du Monde FIA Karting – KZ 2019 sur le circuit de Lonato (ITA). Il a ensuite fait le choix de se tourner vers le Sport Automobile avant que ses projets ne soient perturbés par la pandémie de la COVID-19. Il fait le point sur sa situation en ce début du mois de juin 2020.

Comment avez-vous vécu ces derniers mois ?
J’ai passé les deux mois de confinement en Hollande avec ma famille et c’est là que je suis encore actuellement. Nous avons eu la chance de ne rencontrer aucun problème de santé. Comme dans beaucoup d’autres pays, l’activité s’est considérablement réduite ici depuis la mi-mars. Nous commençons tout juste à sortir de cette période étrange. Pendant ces longues semaines, je me suis évertué à garder la forme en soignant ma condition physique autant que je pouvais. Je me suis également entraîné grâce aux courses virtuelles. Rien de comparable avec la compétition réelle, mais cela permet de garder le contact avec les autres pilotes et de rester dans le monde de la course. C’était définitivement la chose à faire en cette période !

À la base, quel était votre programme pour 2020 ?
Après avoir remporté le Championnat du Monde FIA Karting – KZ à Lonato avec le Birel ART Racing Team, j’ai décidé que c’était le moment de tenter ma chance en monoplace. J’ai participé à l’automne dernier aux sélections du volant Feed Racing créé par Jacques Villeneuve et Patrick Lemarié. La finale a eu lieu sur le circuit F1 de Magny-Cours et j’ai réussi à m’imposer malgré les conditions de piste changeantes. La récompense était une saison en F4 britannique avec Carlin Motorsport, inutile de préciser que j’étais ravi ! Mon objectif était d’être le meilleur Rookie du Championnat britannique de F4 certifié par la FIA , mais aussi de figurer dans le haut du classement du classement général. Après les entraînements hivernaux, les premiers essais officiels se sont très bien déroulés et j’avais de très bons espoirs pour la suite. Depuis que tout s’est arrêté, je participe au British F4 iRacing Trophy en attendant que la vraie compétition reprenne, mais comme je l’ai dit, ce n’est pas du tout la même chose.

Avec le recul, quelle est l’importance d’avoir remporté le Championnat du Monde KZ ?
Dans un premier temps, cela braque les projecteurs sur vous. Il est certain qu’un titre mondial en karting ouvre de nouveaux horizons. Il faut bien entendu faire la part des choses dans tous les contacts que cela entraîne. Ensuite, je me suis rendu compte que j’avais beaucoup gagné en confiance vis-à-vis de moi-même. Si j’ai réussi à gagner le Championnat du Monde, je suis capable de le refaire et d’affronter n’importe quel adversaire. Cela ne rend pas les courses plus faciles, mais cela ôte le doute sur ses propres capacités et permet de donner plus souvent le meilleur de soi-même.

Comment s’annonce votre avenir sportif ?
Tout a changé depuis la pandémie et il est encore trop tôt pour savoir comment va évoluer la situation. Le calendrier de la F4 britannique a été adapté et les courses devraient reprendre début août. Est-ce que la saison va se dérouler de manière satisfaisante et significative ? Je ne le sais pas encore. Je fais confiance à mon manager Michael Patrizi et à la direction de Feed Racing pour prendre la bonne décision pour ma carrière. Il est possible que je prenne d’abord le volant d’un kart, si l’équipe est d’accord, pour me remettre en forme.

Vous n’avez donc pas définitivement tiré un trait sur le karting ?
Non, pas du tout ! Je suis en contact fréquent avec Ronni Sala, Président de Birel ART Group, ou Franco Drudi de TM Racing. Il faut voir comment se présente la situation dans les semaines à venir, mais j’avoue que je suis assez tenté, si les conditions sont réunies, de participer au Championnat du Monde FIA Karting – KZ qui doit se dérouler à nouveau sur le circuit de Lonato. Le karting reste une passion que je ne suis pas près de délaisser !

Interview FIA Karting / Photo © KSP