Compétition

Interview FIA Karting – Jean et Samuel Luyet : Une rivalité fraternelle

  En 2019, le Championnat d’Europe FIA Karting – KZ2 a la particularité d’avoir reçu l’engagement de deux frères, Jean et Samuel Luyet, membres du team familial D.E.L. Motorsport. Pour les deux pilotes suisses, l’entraide, l’envie de progresser dans la hiérarchie et la complicité prévalent assurément sur la rivalité. Ce binôme pas comme les autres […]


Interview FIA Karting – Jean et Samuel Luyet : Une rivalité fraternelle

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En 2019, le Championnat d’Europe FIA Karting – KZ2 a la particularité d’avoir reçu l’engagement de deux frères, Jean et Samuel Luyet, membres du team familial D.E.L. Motorsport. Pour les deux pilotes suisses, l’entraide, l’envie de progresser dans la hiérarchie et la complicité prévalent assurément sur la rivalité. Ce binôme pas comme les autres a bien l’intention de se mettre en valeur cette saison dans les grandes épreuves internationales de KZ2.

D’où est venue votre envie de pratiquer le Karting?

Jean : Notre famille baigne dans le milieu du sport automobile depuis de nombreuses années. Le nom de notre team, D.E.L. Motorsport, a été créé par la famille Luyet il y a plusieurs années déjà.

 

Samuel : Les initiales viennent d’Edmond, notre grand-père, Laurent, notre père, et David, le frère aîné de notre père, donc notre oncle. David a effectué une belle carrière en monoplace et a même eu l’occasion de tester une F1. Hélas, l’écurie avec laquelle il était en contact à l’époque a dû arrêter subitement. Avant l’automobile, ils ont pratiqué le karting dans leur jeunesse et nous ont mis le pied à l’étrier.

Quel âge avez-vous et rappelez-nous votre parcours?

Jean : J’ai eu 18 ans en novembre dernier. J’ai débuté en Suisse dans les catégories pour les jeunes, puis j’ai évolué en Rok Cup. C’est là que j’ai découvert les karts à boîte de vitesses, ce qui m’a donné envie de courir en KZ2 au niveau international. J’ai participé à la manche du Championnat d’Europe 2016 à Adria, en Italie, et j’ai enchaîné ensuite avec deux saisons complètes. La pole position en 2017 à Kristianstad devant tous les meilleurs pilotes européens du KZ2 reste mon meilleur souvenir. J’espère que l’expérience acquise me permettra d’obtenir de bons résultats en 2019.

 

Samuel : J’ai eu 17 ans en janvier. J’ai effectué mes premiers pas dans mon pays à l’âge de 9 ans en Mini. Hélas, la Suisse n’est pas le pays rêvé pour évoluer à haut niveau dans le sport automobile. Les courses de voiture y ont d’ailleurs longtemps été interdites. Nous ne sommes pas très fournis en circuit de karting, le niveau n’y est guère relevé. C’est pour ces raisons que l’on a très vite décidé de courir en Italie, même si cela engendrait des contraintes avec les kilomètres à parcourir. Comme Jean, j’ai participé à la Rok Cup, décrochant la 3e place à Lonato en 2018 lors de la Finale Internationale en Shifter Rok.


Est-ce un avantage de courir dans la même catégorie?

Jean : Oui, bien sûr. Nous nous motivons, nous partageons les réglages, nous comparons les acquisitions de données. Quand l’un essaie quelque chose, l’autre peut tester une solution différente. Pour le moment, j’ai un peu plus d’expérience, je me bats donc pour rester devant, mais je sais que Samuel cherche sans cesse à être plus rapide que moi. C’est normal, mais cela se fait de manière très saine, sans rivalité exacerbée !

 

Samuel : A l’exception de quelques courses, c’est vraiment la première saison au cours de laquelle nous courons à la fois ensemble et l’un contre l’autre, c’est cool ! Il est plus régulier que moi, mais les écarts restent serrés entre nous. Dans certaines compétitions, comme au Championnat d’Allemagne par exemple, j’ai eu l’occasion de le devancer. J’ai remarqué que plus le grip était élevé au niveau du circuit et des pneumatiques, et plus j’arrivais à être le meilleur des deux.

Pour 2019, pourquoi avoir choisi de vous regrouper sous votre propre structure, plutôt que dans un team déjà existant?

Jean : Dans un autre team, le budget demandé est deux fois plus élevé ! Désormais, nous partageons toutes les charges fixes. Nous sommes également plus libres de choisir les courses et les journées de tests que nous voulons faire. Pour autant, nous ne sommes pas seuls. Nous bénéficions d’un solide partenariat avec l’équipe CRG pour le matériel. Nous pouvons compter sur eux pour les conseils et pour leur excellent support technique. Quant à la motorisation, nous travaillons avec Galiffa Kart.

 

Samuel : En KZ2, beaucoup de pilotes possèdent bien plus d’expérience que nous et nous avons vraiment besoin de rouler au maximum pour progresser encore. Avec notre structure, nous sommes autonomes et nous organisons le programme comme nous le souhaitons, en tenant en compte de notre scolarité en alternance. Nous ne pouvons pas nous absenter pendant les périodes où nous sommes en apprentissage dans une entreprise, par exemple.

Quels sont vos objectifs?

Jean : Gagner des titres, si possible au niveau international. Devenir pilote professionnel en karting serait génial.

 

Samuel : Nous sommes vraiment passionnés et l’idéal serait de vivre un jour de notre passion. Dans la vie de tous les jours, nous avons constamment le karting en tête. Quand nous sommes en famille, en vacances ou lors des repas, nous parlons constamment de kart. Nous nous endormons en pensant au kart… Notre mère va finir par craquer (rires) !

Êtes-vous attirés par l’auto?

Jean : Pas forcément. Le coût est plus élevé qu’en karting, qui reste une discipline permettant de beaucoup rouler et d’affronter des pilotes de très haut niveau. Les compétitions sont excessivement disputées, ça reste très excitant.

 

Samuel : On nous a déjà parlé de courses d’endurance automobile par équipe, mais nous sommes encore trop jeunes pour y penser ! Au final, je pense qu’il y a plus de fun en kart, on y prend beaucoup de plaisir presque tous les week-ends !

 

 

Info FIA Karting / © Photo KSP


Publié le 24/05/2019

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