Compétition

Les formules monotypes, une fatalité ?

A tous les échelons du sport automobile, les formules monotypes ont pris une part grandissante depuis quelques décennies. Comprendre pourquoi ce phénomène s’est développé permet de préciser leur impact et leur avenir sur les différentes disciplines. Tout le monde peut s’accorder sur l’influence des formules monotypes sur le coût de la compétition.   Dans certains cas, […]


Les formules monotypes, une fatalité ?

A tous les échelons du sport automobile, les formules monotypes ont pris une part grandissante depuis quelques décennies. Comprendre pourquoi ce phénomène s’est développé permet de préciser leur impact et leur avenir sur les différentes disciplines.

Tout le monde peut s’accorder sur l’influence des formules monotypes sur le coût de la compétition.   Dans certains cas, il s’agit ni plus ni moins d’une question de survie. Il est en effet moins coûteux de partager un châssis et un moteur commun dans une catégorie, surtout quand le marché ne permet plus de faire vivre plusieurs constructeurs indépendants soumis à des exigences de rentabilité. Quand il s’agit de compétition sur circuit, le mot “rentabilité“ semble même hors sujet.

A l’origine, la compétition automobile concernait 5 éléments distincts : un pilote, une équipe, un châssis, un moteur et des pneumatiques. Les trois éléments techniques ont longtemps fait l’objet d’une concurrence acharnée entre les différents fabricants. Cela a permis de faire progresser à grande vitesse la technique pour le plus grand bien de l’industrie en général. Des inventeurs géniaux ont pu explorer toutes les possibilités des véhicules automobiles utilisant des moteurs à explosion, tant en vitesse pure qu’en endurance. On peut situer aux alentours de l’an 2000 l’apparition progressive d’une forme de stabilisation technique, comme si toutes les voies avaient été explorées et que la meilleure s’imposait d’elle-même. C’est un raccourci qui néglige notamment certains aspects économiques, mais il est donne un aperçu pas si éloigné de la réalité.

A partir de là, les éléments techniques ont commencé à rentrer dans une logique de standardisation au sein de différentes réglementation. Actuellement, les pneumatiques de chaque catégorie sont produits par un même manufacturier du karting à la Formule 1. Les monoplaces de Formule 3 et de Formule 2 sont devenues totalement monotypes, avec un châssis et une motorisation identiques pour tous. Il ne reste plus que le talent du pilote et le travail de réglages de l’équipe pour faire la différence. Le développement pur du matériel ne se fait plus qu’à haut niveau en Formule 1 avec des équipes indépendantes développant leur propres châssis tandis que le nombre de fabricants de moteurs se réduisaient de plus en plus. De même avec les Hypercars du WEC et le WRC qui restent dominés par les constructeurs eux-même.

Bien que concernant une population particulière au sein de laquelle l’indépendance et la passion peuvent encore avoir leur place, le karting a suivi un chemin similaire à l’automobile. De nos jours, il n’y a qu’au plus haut niveau que l’on peut choisir sa marque de châssis et sa marque de moteur, pourvu que l’on ait les moyens. Dans les épreuves nationales, la motorisation est très souvent décidée par le règlement et la latitude de préparation diminue drastiquement au point que les vrais préparateurs de moteurs sont une espèce en voie de disparition. Parallèlement des formules clés en main que l’on rassemble sous le vocable “Arrive & Drive“ ont vu le jour avec un double objectif. L’aspect financier et la facilité d’accès sont un enjeu important pour la discipline de base du sport automobile qui doit fournir un socle populaire important pour toutes les autres disciplines.

Il faut citer comme exemple le Trophée Académie FIA Karting qui propose une compétition internationale soucieuse d’équité technique aux jeunes pilotes entre 12 et 14 ans depuis 2010. La Rotax Max Challenge Grand Finals utilise ce concept avec succès une fois par an depuis 25 ans avec une logique commerciale différente, tandis que différentes initiatives de constructeurs italiens ont tenté leur chance dans cette direction. La montée en puissance du Champions of the Future Academy Program de RGMMC montre qu’il y a potentiel important dans cette voie pour répondre à un souci de simplicité d’utilisation et de maîtrise de budget. Il est possible que le concept des courses clé en main soit décliné prochainement au niveau national dans la continuité de ce qui se passe en France avec son Championnat de France Junior Karting opéré par la FFSA Academy. La confrontation des pilotes à armes égales permet en effet d’améliorer l’aspect formation et de faire progresser leur niveau global sur des bases saines.

Plus qu’une fatalité, les formules monotypes ne pourraient-elles pas constituer être une opportunité de développer le karting parallèlement à la voie traditionnelle ?

Info KARTCOM Sélection / Photo © KSP


Publié le 31/07/2024

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