Compétition

Que se passe-t-il en Allemagne ?

La saison 2023 se présente de manière étrange en Allemagne, grand pays de sport automobile, connu pour le dynamisme de ses championnats nationaux attirant de nombreux pilotes internationaux. L’année dernière, l’ADAC a commencé par l’annonce de la suspension en 2023 de son fameux championnat de F4 qui constituait avec son homologue italien le sommet de […]


Que se passe-t-il en Allemagne ?

La saison 2023 se présente de manière étrange en Allemagne, grand pays de sport automobile, connu pour le dynamisme de ses championnats nationaux attirant de nombreux pilotes internationaux.

L’année dernière, l’ADAC a commencé par l’annonce de la suspension en 2023 de son fameux championnat de F4 qui constituait avec son homologue italien le sommet de la F4 européenne en termes de nombre de voitures et de niveau. Les meilleurs, et les plus fortunés, avaient d’ailleurs pris l’habitude de disputer un double programme italien et allemand utilisant les mêmes voitures et regroupant les mêmes équipes. Mais cette année, l’Allemagne interrompt l’organisation de son championnat après huit années glorieuses. Les trois pilotes allemands sélectionnés dans l’ADAC Formula Junior Team 2023 sont engagés dans le Championnat de France F4.

Championnat national le plus réputé jusqu’ici sur la scène internationale, le DKM semble à la peine en 2023. Certes la KZ2 y est toujours bien présente avec ses deux divisions : 30 pilotes en DSKM et 31 en DSKC étaient en piste à Mülsen le week-end dernier pour l’épreuve d’ouverture. Par contre, les catégories à prise directe n’étaient pas à la fête avec seulement 9 OK-Junior et surtout personne en OK. Un regard en arrière montre une tendance à la baisse depuis plusieurs saisons, malgré la fin des restrictions liées à la pandémie. En OK, ils étaient 28 en 2021, 16 en 2022, en OK-Junior 37 en 2021, puis 19 en 2022. Dans ces deux catégories, la participation des pilotes et des teams étrangers s’est progressivement réduite. Il n’en reste pas moins que l’annulation de l’OK pour la première épreuve 2023 est un coup dur, même si les organisateurs maintiennent à ce jour la catégorie pour les épreuves à venir.

Il n’est pas simple de comprendre les raisons de cette désaffection pour l’Allemagne en Karting et en F4. En monoplace, les deux dernières manches 2022 avaient vu une réduction massive du nombre de participants, les équipes habituelles préférant se concentrer sur leur programme italien. La qualité d’organisation de l’ADAC n’est pas en cause, mais il semblerait que ses priorités l’orientent davantage vers le GT, très actif en Allemagne. La concurrence est féroce en F4 avec des offres attractives en France, avec son approche différente, mais aussi en Espagne, en Grande-Bretagne et bien sûr en Italie, sans oublier les Emirats Arabes Unis pour la période hivernale. La question des coûts ne semble pas être déterminante au contraire des possibilités d’entrainements. Très limités, voire impossibles en Allemagne, les tests atteignent 40 jours et plus en Italie. Dans ce contexte, les petites équipes ont du mal à survivre par rapport aux mastodontes qui ne cessent de grandir.

Pour le karting, le statut favorable du Championnat d’Allemagne vis-à-vis de l’OK et l’OK-Junior ne semble plus faire recette. Ces deux catégories internationales typées haut niveau avait réussi à trouver jusque-là leur place dans ce championnat national grâce à l’intérêt de petites équipes, mais ce n’est plus le cas. L’offre de compétition s’est élargie en plus des épreuves FIA Karting. Les séries de la WSK Promotion qui ont accompagné la montée en puissance du concept OK sont maintenant complétées (ou concurrencées) par la Champions of the Future Euro Series de RGMMC dont le calendrier atteint désormais 5 courses par an en préparation des compétitions FIA Karting.

Comme en auto, les petites ou moyennes structures rencontrent plus de difficultés à suivre ces catégories de pointe et les pilotes se tournent souvent vers les équipes officielles et les grands teams avec pour conséquence de se concentrer sur les programmes internationaux en lien avec le calendrier FIA Karting. Les temps sont plus durs pour les championnats nationaux comme le DKM, une situation que l’on ne peut que déplorer pour le développement d’une large base de compétiteurs.

Info Kartcom Selection / © Photo KSP


Publié le 26/04/2023

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