Compétition

Best-of 2021 FIA Karting : Anthony Abbasse, de pilote de haut niveau à gestionnaire de piste loisir

Je savais que je devais prendre l’initiative dès qu’une opportunité se présenterait. La reconversion d’un pilote professionnel est toujours une étape difficile à négocier quant au moment où elle doit intervenir et au choix à opérer. Il n’est en effet pas évident de passer d’une vie trépidante animée par la passion de la course à […]


Best-of 2021 FIA Karting : Anthony Abbasse, de pilote de haut niveau à gestionnaire de piste loisir

Je savais que je devais prendre l’initiative dès qu’une opportunité se présenterait.

La reconversion d’un pilote professionnel est toujours une étape difficile à négocier quant au moment où elle doit intervenir et au choix à opérer. Il n’est en effet pas évident de passer d’une vie trépidante animée par la passion de la course à un quotidien plus banale. C’est sans doute pourquoi certains champions retardent le plus possible le moment de raccrocher leur casque. Le Français Anthony Abbasse fait exception puisqu’il a pris sa retraite sportive de son plein gré à l’âge de 30 ans alors qu’il avait certainement encore de belles choses à achever en compétition.

Au long d’une vingtaine d’années en compétition karting, Anthony a collectionné les succès : deux fois vice-Champion du Monde en KZ, vice-Champion d’Europe, quintuple Champion de France, multiple vainqueur des 24 Heures du Mans Karting et victorieux à Las Vegas au SuperNationals, tels en sont les points forts.

Pilote professionnel pendant près de 10 ans chez Sodikart, il nous explique les raisons d’un choix mûri de longue date.
Je n’ai jamais envisagé de monter mon propre team ou de coacher des jeunes pilotes. Je sais que plusieurs de mes collègues ont suivi cette voie, mais cela n’a jamais été mon ambition. Quand on a eu la chance de pouvoir piloter à haut niveau pour une grande marque pendant plusieurs années, je crois qu’il faut savoir tourner la page sans regret en ne conservant que les bons moments, car ils ont été nombreux. Je suis fier d’avoir été apprécié par quelqu’un comme Gildas Mérian (le fondateur de Sodikart) à qui je dois beaucoup. La situation du karting a bien évolué et le statut de pilote professionnel devient de plus en plus difficile à atteindre. J’ai adoré rouler au plus haut niveau en KZ, mais cette catégorie qui devrait faire rêver les jeunes et les spectateurs a du mal à rassembler un nombre suffisant de participants pour enthousiasmer les foules avec des stars. J’avais donc depuis longtemps une idée précise de ce que je ne voulais pas faire après ma carrière de pilote. Je savais que pour cela, je devais prendre l’initiative dès qu’une opportunité se présenterait afin de ne pas être obligé de subir une situation que je n’aurais pas voulue.

La décision ne doit cependant pas être facile à prendre ?
Mon projet s’est progressivement précisé parmi quelques options envisageables. Je savais ce que je souhaitais plusieurs mois avant de passer à la réalisation. A partir de là, il faut mettre en place tous les éléments nécessaires. C’est un peu comme préparer un grand rendez-vous sportif. Je devais être certain que le choix de reprendre une piste de karting loisir était celui qui me conviendrait. Il ne m’a pas été difficile de contacter différents gestionnaires de piste et de m’immerger grâce à eux dans cette nouvelle activité afin d’en apprécier tous les aspects, directement sur le terrain. Mes excellentes relations avec Sodikart, le n°1 mondial de ce secteur, constituaient un élément de poids. Bénéficier de conseils éclairés, cela n’a pas de prix. Je me suis donc lancé en pleine connaissance.

Parlez-nous plus concrètement de votre nouvelle activité ?
Je suis maintenant un jeune chef d’entreprise avec de nouveaux défis à relever. J’ai repris la piste Mécamax en Vendée avec l’objectif de développer un site de loisir qui possède un bon potentiel. Il s’agit bien sûr de karting, mais aussi de quad et d’activités périphériques. L’idée est de développer sur toute l’année l’attractivité d’un site qui fonctionnait jusque-là principalement en période estivale à cause de son implantation dans une zone touristique près du bord de mer. Le début a été assez stressant puisqu’il a coïncidé avec l’arrivée du coronavirus. Nous avons dû rester fermés pendant de longues semaines. Comme je ne voulais pas rester inactif, j’ai procédé à des travaux d’aménagement que je n’aurais pas pu réaliser aussi vite en période normale. La reprise a été progressive, mais j’étais prêt. Parmi tout ce que la compétition à haut niveau m’a appris, la persévérance quand les temps sont difficiles m’a beaucoup aidé.

Comment s’est passée la première année ?
Je ne pouvais pas imaginer avant de le vivre qu’il y avait tant de similitudes entre mon nouveau travail et la compétition à haut niveau. Le souci d’optimisation est permanent, il faut savoir gérer le stress, prendre du recul, s’adapter à un nouveau milieu et en appréhender toutes les facettes, s’appuyer sur une équipe. Sincèrement, je trouve tout cela passionnant. Mon activité est désormais bien lancée, je n’ai pas à me plaindre, c’est une affaire qui tourne très bien. Maintenant il faut la faire fructifier, faire preuve d’imagination et d’audace. Ce n’est jamais monotone. A côté, cette nouvelle vie favorise davantage les relations humaines suivies. Ma vie sociale a beaucoup évolué et je peux dire que je m’épanouis dans mon travail. Le fait d’habiter dans une région agréable enjolive bien sûr le quotidien.

Avez-vous tiré définitivement un trait sur la compétition ?
Sur mes ambitions de succès ou de titre, certainement. Cependant je n’ai jamais caché que j’aimerais reprendre le volant à certaines occasions. J’ai eu la chance de pouvoir le faire dès cette année en participant au Championnat du Monde FIA Karting – KZ à Kristianstad. Cette participation a été possible grâce à Sodikart et à TM Racing. Nous savions tous que je n’allais pas revenir en Suède pour remporter le championnat, mais j’ai été très touché d’avoir leur approbation et leur soutien. Je me suis préparé régulièrement sur ma piste avant de rouler sur des circuits plus exigeants. Le plus difficile a peut-être été de retrouver mon poids de forme, la KZ étant intraitable sur ce point. Sinon le bilan de ce retour a été très positif pour moi. Je n’étais qu’à quelques dixièmes des meilleurs et je me suis fait énormément plaisir, même si je n’ai pas gagné !

Best-of FIA Karting 2021 / Photo © DR


Publié le 10/02/2022

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