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FIA Karting: entretien avec Kristijan Habulin

20 ans de carrière pour le pilote croate En 2020, seuls deux pilotes venus de Croatie ont participé à des Compétitions FIA Karting, dont un est parvenu à escalader un podium. Il s’agit de Kristijan Habulin, engagé en KZ2 avec le team TB Kart et des moteurs préparés par son père ! À 32 ans, […]


FIA Karting: entretien avec Kristijan Habulin

20 ans de carrière pour le pilote croate

En 2020, seuls deux pilotes venus de Croatie ont participé à des Compétitions FIA Karting, dont un est parvenu à escalader un podium. Il s’agit de Kristijan Habulin, engagé en KZ2 avec le team TB Kart et des moteurs préparés par son père ! À 32 ans, il fait également partie des plus âgés de la catégorie.

Vous êtes considérés comme l’un des meilleurs pilotes croates, est-ce pour vous une fierté?

Bien sûr, mais idéalement ce serait bien que l’on soit plus nombreux. En 2020, notre Championnat national ne comptait guère plus de 20 pilotes. Nous avons quelques circuits à notre disposition, mais ils manquent de financement pour proposer des complexes de la qualité de ceux que l’on connaît dans d’autres pays européens, comme en Italie par exemple.

Avez-vous gagné votre Championnat national?

Oui. Je compte quelques belles victoires en Croatie. J’ai débuté en catégorie Mini en 2000, à l’âge de 12 ans. En 2003, j’ai participé à l’épreuve de qualification du Championnat d’Europe ICA, à l’époque des moteurs 100cc. Les années suivantes, j’ai multiplié les présences à l’international, notamment en Italie, qui n’est pas trop éloignée de mon pays. Après l’ICA, j’ai couru en KF2, avant de me consacrer au KZ2 à partir de 2008. Au fil des saisons, je me suis surtout concentré sur les grandes épreuves hors de mon pays.

Quelles sont les plus belles lignes de votre palmarès?

J’ai inscrit mes premiers points en Championnat d’Europe KZ2 en 2008 et j’ai décroché mon premier podium dans cette compétition en 2010 à Varennes-sur-Allier. En 2011, je termine 4e de la Coupe du Monde et je gagne le Trophée Andrea Margutti en 2013 au volant d’un CRG-Modena. C’est la saison suivante que j’ai commencé à rouler pour la marque TB Kart, à laquelle je suis fidèle depuis toutes ces années.

Comment se passe la collaboration avec cette équipe?

Nos relations sont excellentes. Bien sûr, cette équipe ne possède pas autant de moyens que les plus grosses structures du paddock, mais nous disposons d’un excellent matériel. Notre plus grand problème vient du fait que certains teams parviennent à effectuer davantage de tests que nous, ce qui leur permet de préparer les grandes compétitions dans les meilleures conditions. Pour ma part, je dois consacrer du temps à ma société en Croatie et je ne peux participer qu’à une dizaine de courses par an, sans prendre le temps de tester.

Est-ce que ce fut le cas en 2020?

Oui, tout à fait, sans oublier les complications liées à la crise sanitaire. Par exemple, je n’ai pas pu rouler entre la dernière épreuve du Championnat d’Europe et la Super Coupe Internationale à Lonato. Beaucoup de mes adversaires ont pu participer à l’épreuve de préparation qui a eu lieu deux semaines plus tôt. Comme les conditions météorologiques furent changeantes, cela a compliqué notre plan de travail. À chaque meeting, il faut vraiment que j’optimise les séances d’essais du jeudi et du vendredi pour parvenir à tout mettre en place pour la course. Malgré tout, ma motivation reste intacte à chaque fois. J’essaye constamment de faire de mon mieux et je tente de compenser avec mon expérience.

Dans ces conditions, le podium au Championnat d’Europe à Genk restera un bon souvenir, n’est-ce pas?

En Belgique, nous avions une revanche à prendre, puisque lors de la compétition précédente à Adria, j’étais arrivé en retard au parc fermé et je n’avais pas pu prendre part à la finale. Après cette déception, ce fut une grande joie de monter sur la 3e marche du podium à Genk. Le travail de développement a porté ses fruits. Durant plusieurs années, j’ai fait équipe avec Simone Brenna, qui fait partie de la famille qui gère la marque TB Kart. Ensemble, nous avons beaucoup travaillé et bénéficions aujourd’hui d’un châssis très performant, que je connais parfaitement. Aujourd’hui, Simone fait partie de l’équipe technique et nous continuons à rechercher de nouvelles solutions pour être sans cesse plus rapide. C’est très intéressant.

Quelle motorisation utilisez-vous?

Je roule avec des TM Racing préparés directement par mon père. Parfois, nous testons d’autres moteurs pour savoir où on en est, mais le résultat est similaire, ce qui nous conforte dans nos choix techniques. Pour moi, ça me motive encore plus pour aller chercher le meilleur résultat possible.

Quels souvenirs gardez-vous de vos participations en KZ?

Cela remonte à quelques années, avec des hauts et des bas. Il est clair que c’est assurément plus dur que le KZ2. Face aux usines, il faut vraiment prendre le temps de préparer les courses, ce qui reste difficile pour moi en raison mon travail. J’ai souvent remarqué que j’arrive à être plus proche des meilleurs en termes de performances sur les circuits où les grands teams ont moins l’occasion de s’entraîner. Lonato, par exemple, c’est le pire choix pour moi, car beaucoup de pilotes et de teams roulent fréquemment sur ce circuit. Plus je pars sur un pied d’égalité avec mes adversaires, plus j’ai de chance d’obtenir un bon résultat.

Sportivement, comment voyez-vous votre avenir?

J’ai deux fils, qui ont déjà commencé à rouler en karting. Il est donc probable que dans une ou deux saisons, j’arrêterai de courir pour m’occuper d’eux. Nous avons un team en Croatie avec mon père, ce sera plus facile.

Interview FIA Karting / Photo © KSP


Publié le 05/01/2021

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