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FIA Karting – Entretien avec Jamie Croxford

“L’histoire de Forza Racing a commencé avec le titre obtenu par George Russell” Pilote de haut niveau international durant plusieurs années, Jamie Croxford (34 ans) est aujourd’hui à la tête d’un des teams privés les plus réputés dans les Compétitions FIA Karting. Sacré Champion du Monde en 2017 et Champion d’Europe en 2012 et 2017, […]


FIA Karting – Entretien avec Jamie Croxford

“L’histoire de Forza Racing a commencé avec le titre obtenu par George Russell”

Pilote de haut niveau international durant plusieurs années, Jamie Croxford (34 ans) est aujourd’hui à la tête d’un des teams privés les plus réputés dans les Compétitions FIA Karting. Sacré Champion du Monde en 2017 et Champion d’Europe en 2012 et 2017, Forza Racing a contribué à la formation de Pilotes comme George Russell, Robert Shwartzman ou Jonny Edgar.

Comment a débuté votre carrière dans le karting?

J’ai commencé en tant que pilote à l’âge de 13 ans, ce qui était un peu tard pour espérer faire carrière. J’ai rapidement évolué en Junior, puis en ICA et Formule A, en multipliant mes expériences dans des Compétitions internationales en dehors de l’Angleterre. J’ai roulé avec un châssis Maranello, puis plusieurs saisons avec un Birel et l’équipe PFI de Paul Fletcher, avec qui j’ai beaucoup appris. Au Championnat d’Europe ICA en 2005 à La Conca, j’étais en bonne position pour viser le podium. Mais j’ai manqué de réussite en préfinale, avant de remonter 11e en finale. Outre plusieurs excellents résultats au Royaume-Uni, j’ai terminé 6e du Championnat du Monde Formule A à Angerville en 2006. Puis la technologie KF est arrivée, c’est devenu plus compliqué pour moi qui n’avais pas un budget assez important. 2008 fut ma dernière saison, en KF1 au volant d’un châssis Intrepid. J’ai compris que j’allais avoir du mal à trouver un volant comme pilote professionnel et je me suis lancé à la recherche d’un emploi dans mon pays.

D’où est venue cette volonté de créer un team?

J’ai vite réalisé que la passion du karting était bien ancrée en moi. C’est un sport fantastique, spécialement au plus niveau. J’ai commencé comme mécanicien. J’ai eu la chance de travailler chez RFM aux côtés de Ricky Flynn, qui est l’un des meilleurs team-managers du paddock. J’ai pu m’apercevoir que je prenais autant de plaisir à essayer de faire gagner le pilote dont je m’occupais, que lorsque je courais moi-même. Je me suis rapidement intéressé à tous les côtés de la course, comme le coaching ou les acquisitions de données. C’est pour cette raison que j’ai souhaité créer ma propre structure, devenir à mon tour team manager.

En quelle année est né Forza Racing?

En 2011, mais le vrai départ a été donné en 2012 avec le titre de Champion d’Europe Junior remporté avec George Russell. C’est une fierté pour toute l’équipe de voir où il en est arrivé aujourd’hui ! Depuis, nous avons toujours cherché à nous agrandir, avec un camion de plus en plus grand, une tente de plus en plus spacieuse. Notre palmarès s’est étoffé avec des pilotes comme Billy Monger, Robert Shwartzman, Kush Maini, Frederik Vesti, Jonny Edgar, Champion d’Europe Junior en 2017, Rafael Camara, vice-Champion du Monde Junior en 2019, Dilano Van T’Hoff, sans oublier bien sûr Dexter Patterson et Christopher Lulham qui ont réalisé le doublé au Championnat du Monde Junior en 2017. C’est une belle aventure, car je suis parti de zéro. À l’instar de RFM ou Ward Racing, Forza Racing est aujourd’hui l’une des équipes les plus fortes sur la scène internationale, ce qui nous permet de battre régulièrement les teams d’usine.

Qu’est-ce que Forza Racing possède de plus que les autres?

J’ai toujours pensé qu’un bon pilote ne peut pas gagner sans un bon team, et vice-versa. Je veux donc que ces deux parties ne fassent qu’un, qu’il y ait une vraie notion d’équipe et que le pilote le ressente. Nous attachons une grande importance à partager toutes les informations entre nos pilotes. Il ne doit pas y avoir de secret. En karting, le mental compte énormément dans la quête du podium et mon objectif est que tous les pilotes du team se sentent le mieux possible, en confiance, avec l’envie constante de progresser et de se battre pour gagner. Si l’un d’eux termine premier, je serai ravi, bien entendu. Mais si son équipier n’est que 15e ou 20e, je vais surtout chercher à comprendre pourquoi celui-ci n’a pas pu obtenir un meilleur résultat. Même s’il n’a pas le potentiel pour monter sur le podium, peut-être pouvait-il quand même obtenir un top-10? Il ne faut oublier personne. C’est notre approche. Nous devons offrir le meilleur service possible à tous nos pilotes.

Quand on utilise un châssis Exprit fabriqué par l’usine OTK, n’est-ce pas un gros challenge de choisir des moteurs TM Racing et non des Vortex?

Honnêtement, je dois dire que j’ai d’excellents rapports avec l’usine OTK, la collaboration est parfaite. Au bout du compte, si nous gagnons, c’est un de leurs châssis qui est mis sur le devant de la scène. D’un autre côté, j’ai également la chance de travailler avec un motoriste de grand talent, Gordon Finlayson de GFR Engines, qui est partenaire de TM Racing avec qui nous avons des relations très proches depuis de nombreuses années. Je pense que j’ai su trouver le bon équilibre pour atteindre le succès escompté. La force de notre équipe réside également dans la compétence de tous les membres de notre staff technique. Tout cela me permet d’avoir une vision globale de l’équipe et de me concentrer davantage sur le coaching des pilotes. Ils sont souvent très jeunes et ont besoin d’attention, afin de pouvoir les guider dans la bonne direction.

Un team privé semble toujours avoir besoin de se justifier, de démontrer qu’il est performant pour gagner la confiance des pilotes et de leur entourage. N’est-ce pas trop de pression?

Cela fait partie de notre travail. À chaque course, nous savons ce que nous avons à faire et nous donnons tous notre maximum, mais un résultat dépend de tellement de facteurs différents ! Outre le matériel, l’attitude du pilote est primordiale, tout comme sa capacité de concentration, son approche vis-à-vis de la compétition. Il doit savoir se focaliser sur son propre objectif et ne pas se laisser perturber par ce qui se dit ou ce qui se passe à l’extérieur. Évoluer dans une atmosphère positive, c’est capital ! Le moindre détail compte, spécialement en OK où le niveau des pilotes aux avant-postes est incroyable. On sait aussi que tout peut arriver: une panne mécanique, un petit problème technique, un accrochage. Dans ce cas, un bon résultat est souvent compromis. Nous sommes des humains, nous pouvons tous faire des erreurs.

Quel bilan tirez-vous de cette saison 2020?

Je suis très satisfait du niveau de performance que nous avons réussi à atteindre, en Junior comme en OK. Plusieurs podiums sont venus confirmer ce constat. Nous nous sommes aussi attaqués à un nouveau challenge en KZ2 avec Harry Thompson. Je dois dire que j’ai beaucoup aimé et j’espère poursuivre dans cette catégorie en 2021.

Interview FIA Karting – Photo © KSP


Publié le 17/12/2020

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