Compétition

Pourquoi introduire de nouveaux circuits en compétition internationale ?

Cette année, la FIA Karting redouble d’efforts pour varier les pistes utilisées en Championnat d’Europe OK et OK-Junior. Trois des quatre tracés retenus sont inusités à ce niveau, dont deux circuits sont entièrement inédits. Le fait est assez rare pour mériter une attention particulière. Ces dernières années, le calendrier FIA Karting a jonglé avec un […]


Pourquoi introduire de nouveaux circuits en compétition internationale ?

Cette année, la FIA Karting redouble d’efforts pour varier les pistes utilisées en Championnat d’Europe OK et OK-Junior. Trois des quatre tracés retenus sont inusités à ce niveau, dont deux circuits sont entièrement inédits. Le fait est assez rare pour mériter une attention particulière.

Ces dernières années, le calendrier FIA Karting a jonglé avec un nombre relativement restreint de pistes. L’Italie était logiquement bien servie avec ses grands classiques Lonato et Sarno auxquels sont venus s’ajouter récemment Franciacorta et Cremona alors qu’Adria disparaissait pour de sombres raisons. Les heures de gloire de La Conca font partie du passé. Le Royaume-Uni n’est plus au programme malgré les particularités attractives de PFI. Les tentatives de se rendre au Brésil pour le Championnat du Monde ont dû être abandonnées à cause de la pandémie. En dehors de l’Italie, restaient alors l’Espagne avec Zuera et l’Allemagne avec Wackersdorf ainsi que la Suède avec Kristianstad et parfois la France grâce au Mans ou le Portugal à Portimao. Avec tant de pistes différentes, pourquoi chercher d’autres horizons ?

Une volonté d’ouverture

Une des missions de la FIA Karting consiste à développer le karting à travers le monde. L’exemple de la Suède, et dans une moindre mesure de la Finlande, a démontré l’importance pour une nation d’accueillir régulièrement une grande épreuve internationale. Cela contribue à créer ou renforcer une bonne image du karting au niveau national auprès de l’opinion publique, des pratiquants, des médias et de quelques partenaires. L’exigence de la FIA Karting quant à la qualité des circuits retenus nécessite des investissements structurels qui profitent à la pratique du karting dans le pays. Le coût des travaux doit pouvoir être amorti sur plusieurs saisons, comme cela a été le cas pendant cinq ans à Kristianstad, mais le bénéfice est indéniable pour le karting national, aussi bien sportivement qu’économiquement.

Alors que les projets lointains comme Macao, le Japon ou le Brésil ne semblent plus viables de nos jours à cause des coûts de déplacement élevés, Bahreïn a réussi à entrer avec succès au calendrier international grâce à un accompagnement financier conséquent de la part du pays d’accueil. Cela reste malgré tout exceptionnel à notre époque. La Chine, l’Inde ou les Etats-Unis seraient des destinations intéressantes pour le karting international, mais toutes les conditions sont loin d’être réunies pour l’instant.

La FIA Karting a donc logiquement décidé de mettre en valeur des pays européens jusque-là en retrait de la compétition internationale. Les projets de construction de nouvelles pistes en République tchèque et au Danemark doivent sans doute beaucoup à la possibilité d’accueillir une épreuve internationale dès leur lancement. Le défi d’être opérationnel dès la première compétition FIA Karting n’est pas mince. Même si le paddock de Trinec reste peu pratique, le meeting tchèque a été une réussite. Le Danemark semble moins avancé alors que l’épreuve européenne FIA Karting se rapproche. La piste de Rødby est parfaitement opérationnelle, mais la construction des infrastructures est à peine terminée.

De nouveaux défis sportifs

L’intérêt sportif de l’arrivée de nouveaux tracés est indéniable. Sur ce plan, l’introduction des nouvelles pistes apporte un souffle nouveau à la confrontation sportive. Les pilotes et les teams doivent s’adapter à des situations différentes et cela renouvelle la hiérarchie par rapport aux circuits italiens à proximités desquels sont basés la plupart des constructeurs et des grandes équipes. Nul doute que les titres de Champions d’Europe OK et Junior 2023 possèdent au final une saveur différente grâce aux nouveaux circuits empruntés. Les tracés tchèque et danois se situent dans la lignée des pistes classiques dessinées dans un espace contenu avec des virages serrés. On est loin du gigantisme de Zuera ou des variantes rapides de Sarno, voire de la version moderne du Mans.

L’effet découverte pure est atténué grâce à l’implication grandissante de RGMMC avec la Champions of the Future Euro Series qui permet aux compétiteurs de reconnaître le terrain deux semaines avant toutes les épreuves FIA Karting OK et OK-Junior, dans les mêmes conditions au niveau du carburant et des pneumatiques.   

L’esprit d’ouverture insufflé par la FIA Karting semble donc atteindre pleinement ses objectifs dans le développement de la compétition à de nouveaux pays et de nouveaux pratiquants.

Info Kartcom Selection / © Photo KSP


Publié le 07/06/2023

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