Compétition

Interview FIA Karting: Willemjan Keijzer

“Participer à la progression d’un pilote est gratifiant“ Quelques passionnés s’en souviennent sans doute, Willemjan Keijzer a été sacré Champion d’Europe Junior en 1995, il y a 24 ans, sur l’ancien tracé du complexe de Genk ! En Belgique, le jeune Néerlandais avait parfaitement maîtrisé les conditions pluvieuses au volant de son Haase-Titan, pour battre […]


Interview FIA Karting: Willemjan Keijzer

Participer à la progression d’un pilote est gratifiant

Quelques passionnés s’en souviennent sans doute, Willemjan Keijzer a été sacré Champion d’Europe Junior en 1995, il y a 24 ans, sur l’ancien tracé du complexe de Genk ! En Belgique, le jeune Néerlandais avait parfaitement maîtrisé les conditions pluvieuses au volant de son Haase-Titan, pour battre sur le fil un certain Gary Paffett. Vitantonio Liuzzi ou encore Frédéric Makowiecki n’avaient rien pu faire. Aujourd’hui, Willemjan Keijzer s’occupe du team qui porte son nom, avec passion, rigueur et la même envie de gagner.

 

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À quand remonte votre souhait de devenir team manager?

Très vite, j’ai commencé à m’intéresser à la mécanique, alors que je roulais encore, dès mes 16 ans je crois. J’avoue que le Karting représente une grande partie de ma vie. J’ai commencé en 1988 à l’âge de 7 ans en Mini et j’ai grimpé tous les échelons jusqu’au plus haut niveau international. Après mon titre de Champion d’Europe Junior, j’ai couru en ICA, Formule A et Formule Super A. J’ai arrêté en 2000, pour me consacrer à la fin de mon cursus scolaire. Puis, en 2003-2004, j’ai eu l’opportunité de devenir mécanicien pour le team officiel du pilote de F1 Jarno Trulli, lorsque le châssis portant son nom existait encore. J’ai aussi travaillé avec Michel Blanken, Peter De Bruijn du team PDB, avant de lancer Keijzer Racing avec la marque Zanardi.

Quels sont vos meilleurs souvenirs?

J’ai vécu beaucoup d’excellents moments. Mais pour moi, la meilleure sensation, c’est lorsque je parviens à réunir tous les ingrédients menant à la victoire: un matériel vraiment compétitif, des réglages parfaits et un pilote qui est au top de ses capacités et qui se bat pour la victoire. Actuellement, la compétition est si serrée, avec des écarts infimes entre chaque concurrent, que vous avez besoin d’atteindre ces 100% à tous les niveaux pour espérer monter sur le podium. Alors bien sûr, tous les ans, on a de bons et de mauvais moments. Des pilotes comme Kas Haverkort, dont je m’occupe actuellement, Martijn Van Leeuwen ou Nyck De Vries m’ont apporté de grandes satisfactions.

Beaucoup de pilotes sont capables d’être rapides sur un tour. Toutefois, qu’est-ce qui différencie un bon pilote d’un grand champion?

Le plus important, c’est la manière avec laquelle un pilote aborde la compétition. Il doit être rapide de manière naturelle, mais également se montrer extrêmement professionnel, ne négliger aucun aspect du kart et être focalisé à 100% sur sa course. Bien sûr, il n’y a pas de grand champion sans un grand matériel, mais le contraire est également valable pour gagner. Concernant un jeune pilote, ce n’est pas toujours facile, car il doit à la fois gérer sa scolarité et ce sport de haut niveau. Dans tous les cas, il faut avoir un comportement sérieux, s’intéresser à la technique, pouvoir analyser les différentes situations qui se présentent à lui, instaurer un dialogue avec son team, posséder l’intelligence de la course et vouloir être le numéro 1.


Keijzer Racing ne fait pas partie des plus grosses structures du paddock. Est-il plus difficile dans ces conditions de trouver des pilotes pour faire vivre le team chaque année?

Ce n’est jamais facile, c’est pour cette raison qu’il est important d’avoir une bonne réputation. Moi, je fais partie des professionnels qui ont pris l’habitude de participer à l’éclosion des pilotes. J’aime travailler avec eux dès leur plus jeune âge et les faire progresser. Cela me permet de garder des pilotes plusieurs années dans mon équipe. Keijzer Racing est un team à taille humaine, mais qui bénéficie de solides partenariats, notamment avec l’usine CRG et quelques motoristes réputés.

Pourquoi défendre aujourd’hui les couleurs CRG, alors que votre team possède une longue histoire avec la marque Zanardi?

C’est vrai que depuis la création du team, j’ai beaucoup travaillé avec Zanardi. Les châssis sont fabriqués par l’usine CRG, c’est un peu la même famille. J’ai la chance d’avoir d’excellents rapports avec le responsable du groupe, Giancarlo Tinini. C’est quelqu’un de très humain, que je respecte énormément. C’est lui qui m’a récemment demandé de participer à la promotion de la marque CRG.

À Wackersdorf, on retrouvait sous votre structure les pilotes Kas Haverkort et Pedro Hiltbrand, respectivement engagés en KZ2 et KZ. Que pensez-vous de ces catégories?

C’est toujours intéressant de se lancer de nouveaux challenges et de varier les plaisirs. Vous devez travailler de manière différente, en comparaison avec le OK par exemple. Pour disposer d’un bon package à haut niveau, il faut s’entourer d’un bon motoriste, tandis que le pilote doit se montrer encore plus combatif, car on retrouve de nombreux participants possédant une grande expérience de la compétition au sein du peloton.

Keijzer Racing est-il impliqué au niveau national?

Je suis présent sur quelques courses, mais je n’ai pas assez de temps pour y être plus souvent. Lorsqu’on s’investit au niveau international, les compétitions s’enchaînent tout au long de l’année et il s’avère difficile de suivre plusieurs lièvres à la fois.

Le dernier grand Championnat de la CIK-FIA aux Pays-Bas remonte à l’année 1994. Malgré cela, votre pays fabrique chaque année de grands champions de karting. Les exemples sont nombreux, à commencer bien sûr par Max Verstappen. Comment est-ce possible?

C’est difficile de savoir pourquoi. Lorsqu’un pilote a de grandes ambitions internationales, il doit très vite partir courir à l’étranger, en Belgique, en Allemagne ou en Italie. Cela le pousse à s’investir encore davantage et à vouloir prouver son potentiel. C’est peut-être l’une des raisons. Pour revenir aux Pays-Bas, beaucoup de projets ont été lancés pour créer des pistes de karting, mais ils se sont toujours heurtés à des refus ou des interdictions.

 

 

Info FIA Karting / © Photo FIA Karting – KSP


Publié le 28/05/2019

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