Boccolacci, show-man de talent à Bercy
Quand on est un bon pilote et que l’on ne dispose pas d’une machine assez véloce, une seule solution, sortir le grand jeu et prendre tous les risques. C’est ce qui est arrivé à Dorian Boccolacci au commencement des ERDF Masters Kart de Bercy le week-end dernier. 3ème de la finale samedi, il a terminé 2ème le lendemain, mais il s’est surtout fait remarquer par un sens de l’attaque supérieur à la moyenne provoquant l’enthousiasme des spectateurs.
Cadet en 2010, KF3 en 2011, kart électrique à Bercy, la catégorie n’embarrasse pas le jeune pilote varois, il se bat toujours en tête de course. « J’ai été agréablement surpris par le STX, l’usine Sodi a vraiment bien travaillé. Le moteur est très puissant à bas régime, un peu moins dans les tours, mais c’est déjà une belle réussite. » Pourtant, les performances de Dorian ne sont pas excellentes pendant les premiers essais libres, un gros travail sur la mise au point du châssis est nécessaire. « Samedi matin, je tournais beaucoup moins vite que les meilleurs. Je ne pouvais pas être responsable d’écarts aussi importants, pas loin d’une seconde au tour: sur une piste de 550 m, ça fait beaucoup ! On a travaillé sur la position du baquet qui était trop basse, sur la largeur des voies, notamment à l’avant, avant de découvrir qu’il fallait utiliser des pressions de pneus beaucoup plus importantes que celles qui étaient préconisées… »
L’amélioration se fait sentir après les chronos, samedi, où Dorian se classait encore 8ème à plus de 8 dixièmes de la pole position. Il n’est pas le plus rapide dans la 1ère course, mais peut maintenant compenser par son talent et se battre pour remonter en 4ème position à l’occasion de freinages tardifs des plus spectaculaires. Lors de la course 2, malgré une grille de départ inversée, Dorian met les bouchées doubles pour terminer 2ème, ce qui lui offre la 1ère place pour le départ de la finale du jour. Une bousculade à l’extinction des feux le relègue au 3ème rang tandis que ses adversaires s’échappent. « Je ne pouvais pas rouler plus vite que la tête, il m’était donc impossible de réduire l’écart creusé dès le départ. Monter sur le podium de cette première finale reste malgré tout une grosse satisfaction après un début de meeting laborieux. »
Dimanche matin, on sent que Dorian est déterminé à ne pas se laisser voler la vedette. Si la pole des chronos lui échappe, ce n’est que pour 7 petits millièmes de seconde, ce qui ne v pas entamer sa soif de victoire. En course 1, il conserve son rang après une bagarre avec Esteban Ocon qui retarde son retour sur le leader, Charles Leclerc. Sur la dernière ligne de la grille de départ en course 2, Dorian fait déjà très fort dans le 1er tour en passant 3ème ! Il remonte ensuite sur les premiers qui en ont profiter pour s’échapper, mais le temps lui manque pour pouvoir les attaquer. Qu’importe, au cumul des deux courses, le voilà à nouveau en pole position pour la finale.
Au départ de la dernière course, Dorian pense uniquement à la victoire. Pas question de laisser ses adversaires partir devant. Pourtant le kart du Canadien Lance Stroll se montre extrêmement rapide et la menace se précise rapidement. Le public assiste alors à un duel mémorable entre les deux pilotes. Moins gâté par la mécanique, Dorian compense encore une fois par une fougue exceptionnelle. A chaque fois qu’il se fait attaquer par le Canadien, il réplique aussitôt en appliquant des trajectoires audacieuses. La foule hurle dans les tribunes ! Pour leur dernière passe d’armes, à deux tours de l’arrivée, Dorian ose une attaque inhabituelle après un freinage incroyable dans les coursives, là où personne n’avait encore réussi à doubler. Les deux pilotes se touchent légèrement et un troisième larron en profite pour s’emparer de la 1ère place. Dorian essaie bien de rejouer la scène au tour suivant, mais en vain. Il termine second.
« Troisième samedi, deuxième dimanche, bien sûr, j’aurais préféré gagner, mais je suis très satisfait quand même, je suis bien monté en puissance pendant l’épreuve. C’était formidable de rouler à Bercy sur les traces de champions comme Vettel devant le public et les médias, un peu comme en Forume 1… »