Compétition

En attendant… entretien avec Théo Pourchaire

La France possède trois pilotes en Formule 1 que sont Pierre Gasly, Esteban Ocon et Romain Grosjean, un quatrième pourrait pourquoi pas s’inviter un jour à leur table en la personne de Théo Pouchaire. À 16 ans, il affole déjà les compteurs et se retrouve prématurément en Formule 3 cette saison dans une écurie réputée […]


En attendant… entretien avec Théo Pourchaire

La France possède trois pilotes en Formule 1 que sont Pierre Gasly, Esteban Ocon et Romain Grosjean, un quatrième pourrait pourquoi pas s’inviter un jour à leur table en la personne de Théo Pouchaire. À 16 ans, il affole déjà les compteurs et se retrouve prématurément en Formule 3 cette saison dans une écurie réputée et formatrice, découvrez-le dans cette interview effectuée par les reporters incrédules.

Si tu devais te décrire en 3 mots…
Théo : Je dirais déterminé, combatif et jovial.

Parmi toutes tes victoires, quelle est la plus belle à tes yeux et pourquoi ?
Je dirais l’année dernière, c’était une course allemande au Nürburgring sous la pluie avec une dizaine de secondes d’avance. Celle-là était belle parce que j’ai bien roulé tout au long de la course, j’étais concentré d’autant plus que les conditions étaient difficiles. En plus j’ai gagné avec beaucoup d’avance donc tout était parfait, la course était parfaite.

Comment analyses-tu la situation entre le coronavirus et les essais que tu as effectués à Bahrëin ?
Les tests se sont bien passés, je suis content mais j’ai encore beaucoup de travail à effectuer avec le team. Nous savons sur quoi nous améliorer et c’est là l’essentiel. Nous passons un moment difficile, cette pandémie est grave et il faut se battre contre elle. C’est dommage d’annuler les événements sportifs mais la santé n’a pas de prix.

Cette année, tu vas courir pour ART Grand Prix en Formule 3, une écurie qui a révélé des grands noms comme Hamilton ou Hulkenberg. Qu’est-ce que cette signature représente pour toi ?
Pour moi c’est top, ça y est c’est la Formule 3 FIA sur les mêmes circuits que la Formule 1 et il y a de grands pilotes qui sont passés chez ART par le passé. On avait comme projet de faire la F3 cette année, ART est venu nous voir et c’est génial. Si je prends mes années précédentes où j’étais en kart, je ne m’imaginais pas aller en Formule 3 même si mon rêve a toujours été d’atteindre la Formule 1, en plus je serais le plus jeune de tous les pilotes. Je les ai contactés pour avoir un test avec eux durant les rookies tests l’an dernier au mois d’octobre à Valencia, c’est là où sont testés les jeunes pilotes et ils ont accepté que je fasse deux jours chez eux. Tout s’est bien passé dans toutes les conditions : sec, pluie, il y avait un peu de tout. Je me suis bien débrouillé et après ça ils m’ont proposé de venir chez eux, ils m’ont fait une offre et on a accepté. C’est sûr que c’est top, une équipe comme ART qui a un très gros palmarès dans cette catégorie qui vient te voir ça ne se refuse pas.

En 2018 tu as été champion de Formule 4 en France puis l’année suivante en Allemagne, te pensais-tu capable d’être aussi bon sur ces deux années ?
La première année de monoplace en Formule 4 française, j’étais champion de France junior et j’ai fini troisième du championnat. Être champion de France junior c’était déjà un objectif que j’ai atteint et sur le podium du championnat c’était une très bonne performance aussi. J’ai commis pas mal d’erreurs également, c’était ma première année en monoplace donc j’ai beaucoup appris. Et l’année dernière en F4 allemande, j’ai réussi à tout mettre en œuvre pour gagner et j’ai aussi appris énormément de choses, un bel apprentissage pour moi.

Le passage du karting à la monoplace a-t-il été difficile à gérer pour toi ?
Un petit peu car c’est vrai que la monoplace c’est quelque chose de différent à conduire parce que c’est beaucoup plus lourd, il y a de l’aérodynamisme et plus de puissance. C’est compliqué, il faut apprendre pas mal de choses comme bloquer les roues par exemple. Après j’avais quand même de bonnes bases donc je me suis habitué et ça s’est bien passé, mais c’est sûr que la première fois en monoplace est toujours un peu compliquée.

Comment arrives-tu à combiner les études et ton sport ? Est-ce difficile parfois ? 
Oui c’est très difficile mais j’ai la chance d’être à l’école de la FFSA Academy qui se situe dans la ville du Mans. Ils ont fait une école pour les jeunes pilotes français pour passer leur BAC et faire des études, pour les aider du moins à avoir un bon niveau d’étude. Il y a une grande salle de sport, tout pour se préparer physiquement et mentalement et pour étudier. Après c’est sûr que c’est très compliqué même avec cette aide c’est très difficile : on est tout le temps en déplacement, jamais chez soi donc c’est compliqué mais c’est déjà quelque chose d’unique en France, peut être même unique dans le monde quasiment donc c’est très bien que la fédération mette cela en place.

Que penses-tu de la situation de la Formule 1 en France ? Nos pilotes sont-ils à la hauteur selon toi ?
Je ne sais pas si je suis bien placé pour dire ça mais je pense que Pierre Gasly a quand même fait une bonne saison l’année dernière et a obtenu son premier podium en F1 donc c’est bien pour la France. Après on a la chance d’avoir le Grand-Prix de France qui est de retour depuis 2 ans donc c’est top, c’est sûr qu’en France on a que deux pilotes F1 mais c’est pas mal, j’espère y aller également !

Si tu devais choisir entre une place de titulaire chez Williams ou une place de réserviste chez Mercedes, quel serait ton choix ?
Une place de titulaire chez Williams car c’est toujours mieux de pouvoir rouler en grand prix. De plus, la F1 représente le top niveau donc ça me ferait plaisir de faire des GP même si c’est chez Williams, on donne toujours le meilleur de soi-même.

Une anecdote pour terminer ?
En 2017 je roulais en kart en catégorie OK, je suis allé faire des essais pour le championnat d’Europe sur la piste du double champion du monde de F1 Fernando Alonso. Je roulais sur la piste et j’étais seul jusqu’à ce que quelqu’un vienne sur la piste avec un KZ (kart à vitesse). Cette personne avait les mêmes couleurs de casque que Fernando Alonso et m’attendait pour rouler avec moi pour que l’on se double et que l’on s’amuse. Je trouvais ça bizarre et quand je me suis arrêté au stand, il m’a suivi, il a enlevé son casque et c’était Fernando Alonso le double champion du monde de formule 1. J’ai eu une chance incroyable, on a pu discuter toute la journée et il m’a donné beaucoup de conseils !

Visitez le site de Théo Pourchaire.

Info les reporters incrédules / Photo © ADAC


Publié le 24/03/2020

Nos partenaires

Voir tous