Compétition

Roulons sous la pluie !

Quand on évoque la compétition karting avec des personnes non averties, les remarques concernant le déroulement des courses par temps de pluie sont fréquentes. Et oui, les karts roulent aussi quand il pleut, et non ce n’est pas plus dangereux, c’est même tout à fait passionnant autant que formateur pour les pilotes. Comme en F1, […]


Roulons sous la pluie !

Quand on évoque la compétition karting avec des personnes non averties, les remarques concernant le déroulement des courses par temps de pluie sont fréquentes. Et oui, les karts roulent aussi quand il pleut, et non ce n’est pas plus dangereux, c’est même tout à fait passionnant autant que formateur pour les pilotes. Comme en F1, seule une forte quantité de précipitation menant à une inondation de la piste peut justifier une interruption de la compétition.

Allons plus loin. Le résultat d’une course peut-il être faussé par la pluie ? La réponse est définitivement non. L’adhérence est une composante permanente de la compétition automobile dans son ensemble. La pluie n’est qu’une variable supplémentaire à laquelle il faut s’adapter. Pour cela, les manufacturiers de pneumatiques développent des enveloppes spécifiques pour les conditions humides dans le cadre de l’homologation CIK-FIA. Comme les pneumatiques sont identiques au sein de chaque catégorie depuis longtemps, tout le monde est placé à égalité et c’est toujours la règle « que le meilleur gagne » qui prime.

Ceci étant posé, la pluie qui s’est abattue sur Cremona le week-end dernier à l’occasion de la 2e épreuve de la WSK Super Master Series permet d’analyser plus en profondeur la situation humide. Le premier point peut concerner les infrastructures du circuit en lui-même. La qualité du revêtement joue un rôle important par sa capacité à absorber l’eau tombée du ciel. Les pistes récentes ou récemment resurfacées offrent bien entendu une meilleure adhérence que les circuits plus anciens. Dans le même registre, une mauvaise évacuation de l’eau peut générer des flaques conséquentes à certains endroits entraînant des risques d’aquaplaning. Les responsables sportifs et les gestionnaires de piste sont au courant de ce problème et savent prendre les mesures nécessaires pour y faire face.

Les pilotes ne sont pas tous égaux quand l’adhérence diminue. Si certains semblent gênés par la pluie, d’autres en profitent pour étaler leur talent, parfois de manière insolente. Il s’agit d’une question de préparation souvent liée aux lieux où s’est déroulée leur formation. Les pilotes du nord de l’Europe peuvent ainsi être avantagés grâce à une plus grande habitude de la pluie. Mais la qualité principale d’un bon pilote dépend aussi de ses capacités d’adaptation. La légende des pilotes italiens moins bons sous la pluie que sur le sec est régulièrement mise à mal par la réalité. Et c’est tant mieux ! D’autre part, la gestion des périodes intermédiaires quand la piste commence à sécher s’avère très intéressante. Les pilotes doivent sentir cette évolution et tenter de prendre des trajectoires différentes avant les autres. Passer du tout extérieur à un retour à la corde peut être déterminant. En tout cas, cela augmente l’intérêt des courses.

Si les performances pures des karts sont lissées en cas de pluie, le travail des mécaniciens prend une importance cruciale sous la pluie. La hauteur du châssis doit être adaptée tout autant que sa flexion pour exploiter la moindre adhérence de la piste. Plus encore que sur le sec, la pression des pneus reste la clé du succès. Expérience, intuition et audace conduisent parfois à de spectaculaires retournements de situation. Les exploits réalisés par les équipes restent toutefois peu salués comme ils le méritent dans un domaine toujours très secret pour les non-initiés. Il est raisonnable d’attribuer une part de la victoire d’Émilien Denner et de la 2e place de Giuseppe Palomba à une meilleure option technique de la part du team Sodi et de CPB Sport, qui a déjà montré à plusieurs reprises son excellence dans ce domaine.

Un temps pluvieux n’est définitivement ni un obstacle ni un risque supplémentaire dans le déroulement de belles courses en karting, bien au contraire. Alors, roulons sous la pluie parce que c’est là que se complète efficacement l’expérience des bons pilotes.

Info KARTCOM Selection / Photo © KSP – Arthur Saulnier Bruneau


Publié le 15/02/2024

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