Compétition

Entretien FIA Karting avec Maxime Léger

“Les nombreux encouragements reçus furent une motivation supplémentaire” Triple Champion de France et vainqueur du Trophée International en Handikart, Maxime Léger s’est lancé le pari fou de participer à une épreuve du Championnat d’Europe FIA Karting – OK avec une seule main sur le volant ! A cause des restrictions sanitaires sur le sol français, […]


Entretien FIA Karting avec Maxime Léger

“Les nombreux encouragements reçus furent une motivation supplémentaire”

Triple Champion de France et vainqueur du Trophée International en Handikart, Maxime Léger s’est lancé le pari fou de participer à une épreuve du Championnat d’Europe FIA Karting – OK avec une seule main sur le volant ! A cause des restrictions sanitaires sur le sol français, Maxime n’avait plus participé à la moindre compétition depuis octobre 2020, mais il s’est sorti avec les honneurs du meeting d’Aunay-les-Bois grâce au soutien de son équipe composée exclusivement de bénévoles du club du Val de Loire.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai 28 ans, j’habite à Mulsanne, tout près du circuit du Mans. Je travaille dans la création de décorations de Noël, mais je suis passionné de sport automobile. Mes jours de congé sont consacrés en grande partie au karting et il m’arrive fréquemment d’assurer l’assistance de pilotes le week-end lorsque je ne cours pas. Par le passé, j’ai beaucoup roulé sur des karts de location, en participant à de nombreuses épreuves de loisir. En 2016, j’ai pris part à une opération de détection à destination des pilotes de Handikart à Tours. J’ai échoué en peu en 2e position, mais le club Val de Loire qui avait lancé cette opération m’a rappelé quelques semaines plus tard pour me dire qu’il y avait un deuxième kart disponible.

J’ai donc commencé la compétition en 2017 dans le championnat régional au milieu de pilotes valides, afin de me préparer au Championnat de France Handikart. J’ai fini 3e la première année en effectuant mes premiers tours de roues le samedi matin, car je venais de rouler 4 heures dans la soirée et durant la nuit précédente dans une épreuve d’endurance loisir. J’ai remporté les trois éditions suivantes du Championnat de France. J’ai également gagné le Trophée International Handikart en 2018. Celui-ci avait eu lieu en lever de rideau du Championnat d’Europe FIA Karting à Aunay-les-Bois. Trois ans après, c’est génial d’avoir pu participer à celui-ci.

Physiquement, comment avez-vous abordé cette épreuve ?
Je me suis activement préparé pour ne pas avoir à souffrir à ce niveau. Je suis un habitué de la salle de sport. Je privilégie le renforcement musculaire. Il y a quelques années, je ne pesais que 46 kg, j’en fais aujourd’hui 57 kg. Ces dernières années, j’ai cherché à multiplier les participations à des compétitions avec des pilotes valides. J’ai notamment participé aux 24 Heures Karting du Mans, une première fois avec un team composé exclusivement de pilotes à mobilité réduite, puis avec le club Val de Loire aux côtés de valides.

Comment est né le projet OK en FIA Karting ?
Avec mon club, nous cherchions un nouveau challenge à relever avec les valides. Pour marquer les esprits, nous avons souhaité participer à une grande compétition. L’organisation d’une épreuve du Championnat d’Europe OK à Aunay-les-Bois représentait une superbe opportunité à saisir, puisqu’il était possible de s’inscrire en “wild card”. Pour le club, il s’agissait bien sûr de quelque chose de vraiment nouveau, nécessitant une importante organisation, qui reste assez lourde dans ce type d’épreuves lorsque l’on n’y est pas habitué. Nous avons commencé par trouver le financement et j’en profite pour remercier tous les partenaires qui ont cru à ce projet, surtout le club Val de Loire pour son soutien.

J’ai eu la chance de pouvoir effectuer quatre séances d’entraînement au préalable. Par rapport aux autres pilotes de la catégorie OK, cela peut paraître dérisoire, mais cela m’a permis de progresser encore. Notre club ayant disputé les 24 Heures FIA Karting en OK, il disposait toujours de moteurs qui nous ont été bien utiles pour cette préparation.

Les pilotes sont désormais très jeunes en OK, comment avez-vous vécu cette cohabitation ?
À 28 ans, j’ai le double de l’âge de nombreux pilotes. Mais je ne me suis pas posé de questions et tout s’est bien passé, dans le paddock et en piste, j’ai vécu des duels excitants, mais sportifs, sans aucun accrochage ! J’ai réussi à gagner des positions dans chacune de mes quatre manches. Je savais que mes chances d’accéder à la finale étaient très minces, mais je tire un bilan vraiment positif de ma prestation, où je suis remonté de la 60e à la 52e position en devançant des pilotes valides de valeur qui roulent toute l’année en OK. Je pilotais un Kosmic-Vortex et plusieurs fois durant le meeting des membres de l’usine OTK sont venus me donner des conseils, ce que j’ai apprécié. J’ai également reçu les encouragements de nombreuses personnes, cela fait chaud au cœur. Beaucoup ne pensaient pas que j’allais pouvoir rivaliser avec bon nombre de ces jeunes pilotes, ce fut plutôt valorisant.

Quelles difficultés avez-vous éprouvées avec votre kart OK ?
Avec l’extrême puissance du moteur et l’adhérence des pneumatiques, il n’était pas aisé de garder le kart sur la bonne trajectoire dans les grandes courses rapides avec un seul bras. Cela me demandait un effort vraiment important. En OK, il est primordial de garder une bonne vitesse dans le virage, au risque de voir le kart décrocher d’un coup. Dans ce cas, ce n’est pas simple de le rattraper. J’adorerai poursuivre ma carrière au volant d’un tel kart. Retrouver par la suite des moteurs moins performants aura forcément moins de saveur ! Mon prochain objectif est de réaliser une belle performance avec mon club lors de la prochaine édition des 24 Heures Karting au Mans.

Info FIA Karting / Photos © KSP


Publié le 30/07/2021

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