Compétition

FIA Karting: Entretien avec Glenn Keyaert

“Les objectifs de CRG restent très élevés” Glenn Keyaert (33 ans) a passé de nombreuses étapes dans le milieu du karting. De jeune débutant belge, il a atteint le plus haut niveau international en tant que pilote. Puis, il a connu la même ascension, mais de l’autre côté de la barrière au sein de l’équipe […]


FIA Karting: Entretien avec Glenn Keyaert

“Les objectifs de CRG restent très élevés”

Glenn Keyaert (33 ans) a passé de nombreuses étapes dans le milieu du karting. De jeune débutant belge, il a atteint le plus haut niveau international en tant que pilote. Puis, il a connu la même ascension, mais de l’autre côté de la barrière au sein de l’équipe officielle CRG. D’abord simple mécanicien, Glenn Keyaert est devenu team manager. Une belle réussite ! Preuve que les pilotes ne sont pas les seuls à grimper des échelons.

À quand remonte votre arrivée dans le karting?
Mon père a découvert la discipline dans un circuit indoor en Belgique avec un ami, qui a ensuite décidé d’acheter un Mini-Kart pour son fils. J’ai suivi la même voie et j’ai pu débuter en compétition à la fin des années 90. J’ai couru plusieurs années en Belgique, avant de découvrir les épreuves internationales. J’ai intégré le team VDK Racing, qui importait à cette époque les châssis CRG. Dès mes premiers résultats, Giancarlo Tinini, le responsable de l’usine, m’a soutenu. En plus de tout ce qu’il a pu faire pour moi par la suite, j’ai toujours été très reconnaissant envers lui. Grâce à son aide, j’ai pu courir en Formule A, puis en 2007 et 2008 en KF1, qui était alors la catégorie reine. Une seule fois, j’ai fait une infidélité à CRG en participant à ma dernière grande Compétition internationale avec un châssis Intrepid.

Quels sont vos principaux résultats?
J’ai gagné plusieurs fois le Championnat de Belgique, ainsi que l’épreuve de qualification du Championnat d’Europe Intercontinental A en 2003. C’est vraiment un très bon souvenir, j’avais dominé la compétition des chronos à la dernière finale. Par la suite, j’ai souvent été rapide, mais je manquais d’agressivité dans le peloton pour viser le podium. Le Championnat de France m’a également apporté de belles satisfactions.

La transition vers la partie technique s’est-elle effectuée naturellement?
Mon père m’a fait travailler sur le matériel dès mon plus jeune âge, j’étais préposé à la préparation de mon kart avant de partir sur une course. J’ai toujours aimé cela et j’ai déjà commencé à assister des pilotes à la fin de ma carrière. J’étais aussi arrivé à un âge où il fallait que je pense à travailler. C’est une des raisons qui m’a poussé à raccrocher mon casque. J’ai suivi Michelle Gatting de chez VDK Racing au team officiel CRG entre 2010 et 2011. C’est à ce moment que l’usine italienne m’a proposé de m’embaucher à temps complet et que j’ai déménagé en Italie. Au début, j’ai eu la chance d’être logé dans un des appartements situés directement dans les locaux de CRG.

À quel moment avez-vous pris davantage de responsabilités chez CRG?
Le team manager Euan Jeffery a changé d’horizon en prenant en charge la partie commerciale des karts de location. Giancarlo Tinini m’a fait confiance pour le remplacer au début de la saison 2015. Si je regarde d’où je viens, cela représentait pour moi une formidable opportunité. La réalisation d’un rêve !

Quel est votre rôle tout au long de l’année?
Je m’occupe de la logistique du team, j’établis le plan de travail sur la piste et j’organise l’emploi du temps quand nous sommes de retour dans l’atelier du “Racing Team” à Desenzano del Garda. Il faut faire en sorte que les châssis soient prêts pour chaque course et veiller à avoir un stock suffisant de pièces détachées. À chaque fois qu’il y a des tests, il faut tirer les conclusions, savoir ce qui a été positif ou négatif. Je transmets ces comptes-rendus techniques à Giancarlo Tinini et nous discutons ensemble des décisions à prendre.

Le team CRG ne vit pas sa meilleure saison en 2020. Quelle est votre analyse?
On sait qu’en karting, la roue tourne, continuellement. Encore très récemment, nous avons gagné de nombreuses victoires internationales. Nous disposons toujours d’un excellent matériel. Il est vrai que l’usine CRG a investi dans d’autres domaines que la compétition, à commencer par le loisir. Le groupe a choisi de se diversifier pour assurer son avenir. Je pense que c’est un bon choix stratégique, même si cela a peut-être ralenti un peu notre progression à une certaine période. Je rappelle qu’à haut niveau, les coûts du service compétition sont très importants. De plus, nous n’avons peut-être pas eu les bons pilotes au bon moment. La quantité joue aussi un rôle. Plus vous avez de pilotes en finale, plus vous avez de chances d’en avoir un sur le podium. Nous avons fait confiance à de jeunes espoirs qui manquent encore d’expérience, mais dont les progrès sont conséquents.

L’impact de la crise sanitaire a-t-il été important?
Nous vivons une année difficile, la Covid-19 ne nous a pas vraiment aidés à retrouver notre niveau de 2016 ou 2018. CRG possède toutefois des structures solides, la production de châssis et de pièces reste très soutenue. Nous continuons parallèlement de fabriquer du matériel pour d’autres marques. Le développement du matériel va encore s’accentuer ces prochains temps. Il est sûr que CRG compte renouer très vite avec le podium dans les grandes compétitions. CRG a toujours gagné et va encore bientôt gagner. Nos objectifs n’ont pas changé ! Pour ma part, je vais me battre pour cela et transmettre ma motivation à tout le team…

Interview FIA Karting / Photo © KSP


Publié le 08/09/2020

Nos partenaires

Voir tous