Compétition

Les contradictions de l’écosystème karting

Quand il m’arrive de devoir expliquer à des amis dans quel domaine je travaille, je tâche de mettre en valeur la compétition karting en termes choisis. Une école de la vie pour les jeunes pilotes, un matériel aussi simple dans son concept qu’incroyablement complexe dans sa mise en œuvre, des courses brèves et intenses, un […]


Les contradictions de l’écosystème karting

Quand il m’arrive de devoir expliquer à des amis dans quel domaine je travaille, je tâche de mettre en valeur la compétition karting en termes choisis. Une école de la vie pour les jeunes pilotes, un matériel aussi simple dans son concept qu’incroyablement complexe dans sa mise en œuvre, des courses brèves et intenses, un spectacle passionnant à condition de posséder certaines clés de compréhension, une discipline qui a évolué avec la technologie où le savoir-faire de techniciens expérimentés reste essentiel, une formation incontournable ou presque pour les futurs champions du sport automobile, un plaisir teinté de masochisme pour la majorité anonyme des pratiquants, un sport de passionnés à tout niveau, … L’auditoire néophyte est souvent conquis par un tel exposé : « Cela semble formidable, je n’imaginais pas que le karting était aussi compétitif, j’aimerais bien essayer … »

Invariablement, quelques questions, toujours les mêmes, suivent dans la foulée. « Pourquoi n’entend-on jamais parler de karting dans les médias grand public, combien gagne le vainqueur d’une course ou d’un championnat, et toi, tu as fait de la compétition, tu en as fait faire à tes enfants ? » Et la magie s’estompe subitement quand il faut finir par parler d’argent. Alors oui, le karting peut faire rêver, mais la réalité est beaucoup plus rude. Là encore, c’est un reflet de la vie.

Depuis longtemps, des fédérations et des organisateurs privés se sont lancés dans la recherche de séries de promotion populaires à faible coût. Des formules très intéressantes ont vu le jour, certaines ont même rencontré un succès non négligeable, mais sans jamais s’imposer pourtant comme une porte d’entrée réellement efficace à la compétition karting. Aujourd’hui, le karting bon marché ne fait pas recette, pas plus auprès des pratiquants que des fabricants. A la grande différence de la moto, le karting ne peut pas s’appuyer sur une industrie de masse pour promouvoir des séries accessibles. Le marché du karting conserve un côté artisanal malgré l’éclosion de plusieurs grands constructeurs à la démarche industrielle.

Les passionnés non fortunés préfèrent actuellement s’amuser dans le domaine du karting de loisir que de franchir le pas vers le karting de compétition à bas prix (tout est relatif). Ainsi, la base de la compétition peine à s’élargir alors que le milieu s’est très largement professionnalisé. En effet, la compétition internationale de haut niveau se porte bien comme le prouvent les plateaux importants et l’augmentation du nombre de courses en Europe. Dans le même temps, la compétition régionale souffre et les compétitions nationales rencontrent parfois quelques difficultés.

Au 21e siècle, il faudrait pouvoir proposer des séries de compétition aussi abordables que le karting loisir, c’est-à-dire des catégories totalement fiables, peu gourmandes en temps et en argent, tout en demeurant valorisantes pour les pratiquants. Le genre de mouton à cinq pattes dont on peut douter de l’existence. Quelques personnes, au sein de certaines fédérations nationales ou internationales, ne se résignent pas et continuent à chercher sans relâche des solutions pour faire grandir le sport qu’ils aiment. Souhaitons leur bonne chance.

Info Kartcom Selection / © Photo KSP


Publié le 14/06/2023

Nos partenaires

Voir tous